Comprendre les fragilités
Alzheimer : l’IGAS recommande de doubler les Equipes Spécialisées à domicile (ESA)
L'Inspection générale des Affaires Sociales (IGAS) vient de publier ce 18 juillet un rapport sur les "dispositifs spécialisés de prise en charge des personnes atteintes de maladies neurodégénératives" (1,2 millions) en vue de la future feuille de route.
Côté établissements d'accueil l'IGAS recense 1 921 Pôles d’activité et de soins adaptés (PASA), 333 Unités d’hébergement renforcé (UHR), 145 Unités cognitivo-comportementales (UCC), une Unité de Vie Alzheimer (UVA) dans un peu plus de 40 % des 7 500 EHPAD... ce qui est insuffisant et demanderait une transformation globale de ces structures sans unités fermées.
Côté domicile : l'IGAS a recensé 505 Equipes spécialisées Alzheimer (ESA) et invite à les doubler, sans oublier de redoubler d'efforts pour la formations des professionnels et la prévention de ces maladies.
Explications.
29 recommandations de l’IGAS sur le repérage, l’accompagnement à domicile, la transformation des Ehpad, des solutions d’urgence
Face aux limites des dispositifs issus des différents plans, face aux consommations de psychotropes (seule réponse parfois aux troubles du comportements alors que des alternatives existent), l'IGAS propose 29 recommandations autour de 4 thèmes
1. Prévenir - repérer avec une campagne de sensibilisation nationale, la création d'un centre national d’expertise pluridisciplinaire sur les interventions non-médicamenteuses (INM), des plans régionaux et appel à projet départementaux sur les parcours des personnes malades et leurs proches aidants.
2. Accompagner les personnes et leurs proches aidants à domicile : doubler les bénéficiaires des ESA (Equipes spécialisées Alzheimer), mieux les articuler avec les médecins traitants et structures du territoires, former les proches aidants.
3. Transformer les EHPAD pour les mettre au diapason des nouveaux résidents : sans unités fermées, avec plus de vie sociale, un doublement des PASA, d'autres outils de financement (Grilles Aggir, Pathos), le financement d'interventions non médicamenteuses (INM), la présence la nuit d'ASG (Assistants de soin en gérontologie), la formation de tous les professionnels à ces maladies, des repères éthiques et architecturaux.
4. Optimiser les dispositifs de crise : développer la télé-expertise, les télé-consultations, créer au moins une Unité Cognitivo-Mnésique (UCC) par département mais stopper le déploiement des UHR (Unités d'hébergement renforcées).
La Fondation Médéric Alzheimer invite à agir et ne plus diluer les besoins et attentes des personnes malades
Pour Hélène Jacquemont, Présidente de la Fondation Médéric Alzheimer : "Ce rapport
ne doit
pas être un rapport de plus. Il illustre le danger, dénoncé par la Fondation
depuis plusieurs années, de diluer dans la grande dépendance ou le bien
vieillir, les besoins et attentes des personnes malades vivant avec la maladie
d’Alzheimer »
Elle met en exergue 5 enjeux :
1er
enjeu : la prévention avec sa campagne grand public « Alzheimer n’est pas une
fatalité », 40 % des cas de
maladie d’Alzheimer pourraient être évités avec l'éducation tout au long de la vie, avant 65 ans : la lutte contre les pertes d'audition, l'hypertension, l'alcool, les traumatismes cérébraux, l'obésité, après 65 ans, la lutte contre le tabac, dépression, isolement, inactivité physique, diabète et pollution aérienne.
2ème enjeu : l'intérêt des Interventions Non Médicamenteuses (INM) aux domiciles et en établissement en l’absence de traitement curatif. Sachant que les espoirs avancent sur le Donanemab en cours d'expérimentation sur les stades précoces de la maladie d'Alzheimer.
3ème
enjeu : l’accompagnement renforcé de l'aide, des soins sur les territoires dès le diagnostic, de jour comme de nuit pour les personnes malades et leurs proches aidants.
4ème enjeu : adapter le lieu de vie du domicile historique à adapter aux formes d'habitats (Ehpad, Village Alzheimer de Dax (40), co-location Alzheimer, domiciles partagés du Morbihan…comme à Hambourg depuis plus de 20 ans).
5ème enjeu : l’accompagnement de la fin de vie sachant que "le débat actuel autour du suicide assisté/euthanasie ne répond pas à la question essentielle de l’accompagnement de la fin de vie : comment ? Où ?" dans le respect des volontés des personnes, avec leur consentement devant un acte médical...
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