Etre aidant, être aidé
Aidants : vers de nouvelles formes de répit ?
Promesse de campagne d’Emmanuel Macron, la question du répit des aidants est bien à l’étude. La Haute autorité de santé annonce en effet l’organisation de groupes de travail sur le sujet en 2023, en vue de formuler des recommandations de bonnes pratiques. En parallèle, d’autres propositions émergent. Vers de nouvelles formes de répit ?
Dans une vidéo publiée le 26 mars, le candidat Macron promettait au moins deux semaines de répit par an pour les aidants. Pour rappel, en 2022, le droit au répit associé à l’allocation personnalisée d’autonomie se monte à 510,26 euros, ce qui ne permet pas de financer un temps de répit aussi long.
En juillet, la Haute autorité de santé (HAS) a publié une note de cadrage qui doit aboutir à l’élaboration de recommandations de bonnes pratiques professionnelles sur le répit.
Plus précisément, les groupes de travail qui doivent débuter au premier trimestre devront plancher sur la notion de répit en tant que telle, mais aussi sur les moyens de repérer les aidants et de les orienter vers les solutions de répit, et de les accompagner dans leur accès à ces offres.
Parmi les questions posées par la HAS, celle du répit partagé, comme les séjours de vacances ou les loisirs aidants-aidés : à quelles conditions peut-il être efficace ?
Pour l’association Zaiphir, qui organisait en juillet un colloque au Sénat sur le répit des aidants, il faut innover dans la conception de lieux de répit.
« Aujourd’hui, il y a peu de solutions de répit permettant l’accueil conjoint des personnes dépendantes, de leurs proches aidants et leur famille » regrette Sylvio Ciccotelli, le président de l’association qui a pour projet d’ouvrir un tel lieu dans le Haut-Rhin.
« Les structures existantes sont aujourd’hui des extensions de structures sanitaires ou médico-sociales avec des systèmes dérogatoires variables selon les régions, les départements ou en fonction d’expérimentations provisoires. Il faut revisiter l’organisation de notre système pour qu’il réponde aux besoins des personnes dépendantes et leurs aidants », poursuit-il.
L’association, avec le soutien du sénateur du Nord Jean-Pierre Decool, plaide donc pour une évolution de la règlementation qui permette :
- la création de lieu de séjour-vacances (2 à 3 semaines par an) pour son inclusion dans le panorama médico-social en tant qu’établissement d’accueil non médicalisé,
- et la dynamisation des dispositifs existants afin d’inclure les aidants dans les nouveaux lieux de répit et, revisiter mais aussi simplifier leur prise en charge.
Parmi les quelques structures qui proposent des séjours de répit aidants/aidés, citons La maison de répit de Lyon (pour les personnes en situation de handicap ou malades jusqu’à 60 ans) et les trois villages vacances de l’association Vacances Répit Familles, dont l’un est réservé aux personnes âgées et leurs aidants.