Etre aidant, être aidé
Aidants actifs : l’accompagnement par les employeurs reste très perfectible, selon le baromètre Ocirp
Cinq millions de salariés accompagnent aujourd’hui un proche malade ou handicapé, soit un sur cinq. En 2030, un sur quatre sera concerné. Pourtant, les syndicats et le patronat peinent à trouver des solutions. Quelles réponses peuvent apporter les entreprises, les branches professionnelles, les partenaires sociaux et la protection sociale à cette situation ? Quelles sont les solutions plébiscitées par les salariés, leurs collègues, leurs managers ? Point de vue des principaux intéressés.
Première piste de réponse, les salariés aidants se reconnaissent moins comme tels que les autres. Si les études dévoilées à l’occasion de la journée des aidants indiquent qu’environ un tiers des aidants le sont sans le savoir, ce chiffre atteint 47 % pour les salariés.
Un chiffre qui diminue toutefois, tandis que les Français sont de plus en plus sensibilisés à la question de l’aidance : ainsi, en 2024, 78 % des salariés aidants et 66 % des salariés non-aidants ont déjà entendu parler des « salariés en situation de proche aidant», contre 66 % et 47 % en 2021.
Les employés du secteur public sont encore plus au fait, puisque 74 % des agents ont déjà entendu parler des salariés en situation de proche aidant en 2024, et 82 % des agents eux-mêmes en situation d’aide.
En termes d’impact sur leur vie professionnelle, 30 % des aidants actifs se sentent mis en difficulté par leur situation (et 40 % des aidants de moins de 30 ans).
Tous les aspects du travail sont impactés : organisation, efficacité, quantité, qualité du travail pour environ la moitié des actifs aidants du public et du privé. Mais seuls 34 % des aidants actifs se sentent bien accompagnés sur la question par leur employeur.
A leur décharge, les employeurs sont rarement au courant puisque seuls 29 % leur font part de la situation. Les salariés aidants informent en effet en priorité leurs collègues, nettement devant les interlocuteurs « officiels » (managers, direction, DRH, médecine du travail et représentants du personnel).
Pour permettre à plus d’aidants de se faire connaître, les DRH et les managers estiment qu’il faudrait mettre en place des groupes d’échanges entre pairs-aidants, désigner un salarié/agent référent aidants interne à l’organisation et mettre en place un dispositif de soutien dédié aux salariés/agents aidants (information, services ou autres …).
Les aidants quant à eux voudraient du temps et de la flexibilité (55 %), des aides financières (42 %), des aides pratiques, des services dédiés (40 %) ou de l’information (33 %).
Les perceptions des uns et les besoins des autres ne sont donc pas vraiment en phase. De même, les équipes DRH et les managers se prononcent en faveur d’un système d’aide dédié et ouvert à tous les salariés concernés, alors que les salariés préféreraient une personnalisation du soutien.
Parmi les mesures plébiscitées par l’ensemble des parties prenantes, on retrouve :
- la mise en place d’une plateforme d’orientation et d’information sur les droits, les démarches et services disponibles localement (79 % des aidants, 89 % des DRH, 80 % des managers et 93 % des partenaires sociaux interrogés) ;
- des formations pour sensibiliser les managers et les DRH ;
- l’aménagement des horaires (65 % des aidants, 81 % des DRH et 88 % des managers interrogés).
Pour aller plus loin
Etude Ocirp/Viavoice 2024 : « Salariés aidants : quelles réponses ? »