Etre aidant, être aidé
Aidants à domicile : les conjoints, parents et enfants sont les plus impactés
Dans le cadre de la stratégie gouvernementale "Agir pour les aidants 2020-2022", la direction des recherches, des études et de l'évaluation et des statistiques (Drees) du ministère de la Santé publie une étude sur les profils des proches aidants, sur la base de l’enquête Handicap-Santé réalisée par la Drees et l’Insee en 2008. Des plus impactés au moins impactés : trois grandes catégories de proches aidants selon la charge d’aide qu’ils assument.
Les trois grandes catégories de proches aidants
Sur les 7,6 millions de proches aidants analysés dans l'étude, 1,8 million sont les plus impactés (24 %), 2,2 millions sont moyennement impactés (29 %) et 3,6 millions sont les moins impactés (47 %) estime la Drees.
La catégorie des proches aidants les plus impactés regroupe des conjoints, des parents et des enfants qui assument une charge d’aide importante pour des raisons différentes, détaillées dans l'étude.
La catégorie des proches aidants moyennement impactés regroupe des conjoints et des parents de personnes aidées ayant peu de limitations dans leur vie quotidienne, mais qu’ils sont seuls à aider.
La catégorie des proches aidants les moins impactés comporte peu de conjoints, mais plus souvent des enfants, frères et sœurs, d’autres membres de la famille et d’autres personnes de l’entourage, apportant une aide relativement moins importante.
La charge ressentie augmente logiquement en premier lieu avec le nombre d’aides à la vie quotidienne et le volume d’heures d’aide par semaine, souligne la Drees. "Mais elle dépend aussi significativement du lien entre l’aidant et l’aidé : elle est la plus élevée lorsque l’aidant est l’un des parents de la personne aidée, puis lorsqu’il est son conjoint. Pour ces derniers, il peut être difficile de ne pas faire soi-même le plus possible pour son proche. Elle est la plus faible lorsque l’aidant est un autre membre de la famille ou un membre de l’entourage".
Reste que la charge ressentie est plus forte quand l’aidant est une femme, quand il apporte une aide financière, quand il doit prendre seul les décisions ou est la personne de confiance.
Cette charge mentale reste plus importante s’il existe un aidant professionnel, analyse la Drees, compte tenu de la charge que cela représente de devoir organiser son intervention. Elle augmente également lorsque le proche aidant est en emploi ou est étudiant, en raison probablement des difficultés de conciliation que cela peut engendrer.
Cette charge diminue enfin quand l’aidant a la possibilité de se faire remplacer (NDLR : expérimentations relayages, Baluchon France).
"Cette typologie structurelle vise à servir de grille d’analyse pour les études à venir sur les proches aidants", estime la Drees.
Parmi les questions clés pour appréhender même sommairement la situation des proches aidants dans les enquêtes, la Drees recommande de demander si l'aidant apporte une aide régulière à un proche et, si la longueur du questionnaire l’autorise, de compléter cette question en interrogeant aussi sur l’ampleur de l’aide apportée.
Accédez au dossier n°110 de la Drees - Mai 2023 - Les proches aidants : une population hétérogène
Sur le même sujet
Actualité
Aidant au quotidien
Enquête : les anciens aidants appelés à témoigner jusqu’au 31 décembre
Outils et fiches pratiques
Aidant au quotidien
« Je suis la seule à m’occuper de ma mère ! » : conseil pour impliquer le reste de la famille
Outils et fiches pratiques
Aidant au quotidien