Trouver son lieu de vie
Age et identité, utilité sociale, développement durable : Citoyennâge ouvre le débat
Ils ne chôment pas : ces derniers mois, les membres de Citoyennâge ont organisé trois journées de débat en Normandie, dans les Hauts-de-France et en Occitanie. Le but : permettre aux habitants des Ehpad et aux personnes accompagnées à domicile de prendre la parole, de s’exprimer sur leurs attentes et leurs projets. Compte rendu.
Créée en 1997 en Ile-de-France, l’association Citoyennâge est soutenue par l’AD-PA (association des directeurs au service des personnes âgées) et par la CNSA (Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie). Elle s'est depuis développée un peu partout en France et s'est constituée en association nationale en 2020.
Comme son nom l’indique, il s’agit de permettre aux plus âgés, notamment aux habitants d’Ehpad, d’exercer leurs droits de citoyens.
Chaque année, les associations régionales organisent un colloque sur un thème choisi collectivement, pour partager points de vue et bonnes pratiques, et faire émerger des propositions.
Dans les Hauts-de-France, la rencontre qui s’est tenue en juin avait pour thème Continuer à être utile pour garder notre place dans la société : envie de s'informer, agir et sortir.
A l’issue d’une journée de travaux, les membres ont proposé diverses idées sur les trois thèmes, comme la création d'un comité d'accueil pour les nouveaux résidents.
Les membres de l’association d’Occitanie se sont eux intéressés aux questions de dignité et d’identité dans les relations avec les professionnels : comment les conserver ?
Un sujet qui a suscité nombre de témoignages, comme celui d’un r résident de l’Ehpad du Pouget : « Le choix des mots est important afin d’éviter chez nous le sentiment d’infantilisation qui renforce celui d’indignité. L’impersonnalisation comme « On les monte » - « On les sort » participe au sentiment d’être un objet et non un être humain ».
Ou encore, à Saint-Bauzille : « Hier c’était une blonde qui m’a fait la toilette, aujourd’hui une brune, demain une rousse, et après-demain elle aura les cheveux violets. Chacun fait MA toilette à SA sauce : une m’habille trop chaud, l’autre me douchera tous les jours… Pourtant, je l’ai dit en entrant, ce que je voulais ! »
Si la nécessité de renforcer en nombre les équipes a été soulignée, les membres ont aussi l’importance de la communication, qui doit rester respectueuse et réciproque : mieux se connaître pour mieux se parler.
Se nommer, c’est exister et faire exister la personne
un résident de Soubès
En Normandie enfin, c’est le développement durable qui était à l’honneur. Les résidents ont présenté les actions qu’ils ont souhaité déployer au sein de leurs établissements. Les trois piliers du développement durable ont été couverts :
- pour le pilier social, des projets intergénérationnels d’échanges de pratiques (construction de mobilier en bois), de valorisation du savoir-faire des anciens auprès des jeunes (pour conserver le plus longtemps possible les vêtements), ou encore des projets solidaires (participation aux actions « des boîtes ont du cœur » notamment) ;
- pour le pilier économique, l’installation de récupérateurs d’eau, la formation des résidents au tri sélectif, des actions de lutte contre le gaspillage alimentaire (utilisation des restes de pain pour en faire des croûtons ou du pain perdu, faire un service au plat à table afin que chacun se serve de la quantité souhaitée, plantation de plantes aromatiques par les résidents afin d’égayer les plats…).
- pour le pilier environnemental, enfin, de nombreuses actions autour de la récupération, des stylos, des vêtements, et même des cheveux au salon de coiffure !
Autant de nouvelles idées d’actions à dupliquer.
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