Bien vieillir (prendre soin de soi)
Addiction aux écrans : les seniors sont aussi concernés
Si l’addiction des ados aux écrans fait souvent les gros titres, les plus âgés ne sont pas en reste. Au Brésil, certains vont même jusqu’à couper le wifi de leurs parents pour les ramener « à la vie réelle ». Une problématique inattendue, en réponse à laquelle il existe sans doute des solutions moins radicales.
Les témoignages sont édifiants. « Elle est très dépendante : elle emporte son téléphone portable dans la salle de bain, dort avec sous son oreiller, n'interagit pas et ne nous laisse pas nous approcher de son téléphone. Elle est comme un enfant », explique Ester, qui ne parle pas de sa fille adolescente mais de sa mère de 74 ans, dans un article de BBC News Brazil.
Ester s’est donc résolue à ôter la carte SIM du téléphone de sa mère, à couper le wifi et à ne plus utiliser son propre téléphone portable en sa présence.
Loin d’être anecdotique, l’addiction aux écrans existe bien chez les plus âgés, désormais presque tous propriétaires d’un smartphone : en 2023, 87 % des 70 ans et plus en possédaient un, d'après le baromètre du numérique 2024.
Interrogée par BBC News Brazil, la chercheuse Renata Maria Santos explique que comme tout le monde, les personnes âgées sont sujettes à la nomophobie, la phobie d'être séparé de son téléphone mobile chez les sujets dépendants au smartphone.
Et les seniors français ne sont pas épargnés, même si les usagers quotidiens intensifs (plus de 4h/jour) sont globalement deux fois plus nombreux chez les 15-24 ans que chez leurs aînés, indique la Mildeca (Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives).
Que faire face à l’addiction aux écrans ?
Dès lors, quelles mesures prendre pour lutter contre une addiction aux écrans sans couper le wifi, et donc les seniors du monde ?
D’abord, commencer par essayer de comprendre les facteurs de risques pour les réduire. Les plus âgés sont vulnérables à ce type d’addiction pour des raisons bien particulières : l’isolement, le sentiment de solitude, de ne plus avoir sa place dans le monde d’aujourd’hui, mais aussi une prévalence élevée de troubles psychiques comme la dépression. Renforcer la vie sociale de la personne accro aux écrans, mais aussi entamer un suivi psychologique peuvent donc s’avérer bénéfiques.
La Mildeca rappelle par ailleurs que l’activité physique est une composante essentielle du maintien de la santé, qui participe au bien-être au quotidien, aide à garder le moral et améliore la qualité du sommeil.
Enfin, faire appel aux responsabilités intergénérationnelles : en présence de leurs petits-enfants, qu’ils soient petits ou adolescents, les grands-parents ont un rôle d’exemple à jouer. Laisser le smartphone de côté en leur présence permet par ailleurs de se rendre plus disponibles pour eux : de quoi motiver les seniors à lâcher leurs écrans.