Comprendre les fragilités
A lire : Alzheimer, une école de bienveillance de Colette Roumanoff
Colette Roumanoff a accompagné pendant dix ans son mari atteint de la maladie d’Alzheimer. A travers le théâtre, son blog ou ses livres, l'auteure, metteuse en scène et productrice de théâtre puise dans son expérience d’aidante pour délivrer ses conseils et permettre de mieux accompagner les malades. Dans son dernier ouvrage, l’auteure invite chacun à “faire de la bienveillance en action une conquête de chaque jour”, pour son proche malade, pour soi.
"La première expérience que font les patients Alzheimer, avant même le diagnostic, c’est d’être confrontés à une avalanche de reproches. Le premier soin qu’on pourrait leur prodiguer, le premier acte de bienveillance, serait de sonner pour eux la fin des reproches.”
Dans Alzheimer, une école de bienveillance, Colette Roumanoff alerte sur ces “violences” subies par les malades et sur leurs conséquences désastreuses pour tout le monde.
“Comme tout être humain, le malade d’Alzheimer déteste les reproches. Pour autant, il a perdu le pouvoir d’argumenter et ne peut même pas tenter de se justifier” commente l’auteure qui invite chacun à cultiver la bienveillance.
Cultiver la bonne humeur
Une bienveillance qui n’est pas “une appli qui se télécharge en un clic”, “une attitude toute prête”, “une compétence professionnelle” et qui demande un travail sur soi, une volonté au quotidien d’apprendre à vivre dans la bonne humeur.
Cette “école” fictive, c’est donc celle qui permet d’apprendre à “créer ou à recréer une relation avec le malade, à reconnaître son droit à exister et à s’exprimer, à lui accorder du respect, autrement dit à le traiter comme un être humain à part entière”.
Dans cette “école de la bienveillance”, on apprend à se débarrasser des idées encombrantes qui attisent la peur et le stress, à investir le présent, à questionner ses sentiments, ses réactions, ses valeurs.
“Si on veut vivre la bienveillance, la première personne à conquérir, c’est soi-même” insiste Colette Roumanoff qui invite les aidants, les familles, à cultiver la bonne humeur en se posant, pour chaque situation, les bonnes questions :
- Les personnes en relation sont-elles à l’aise ?
- Leur échange est fluide ou ampoulé ?
- L’une a l’air contente, l’autre non ?
- L’une est pleine d’énergie, l’autre non ?
- L’atmosphère est-elle paisible ou tendue ?
La bienveillance est donc la clé de la relation avec le malade mais elle est aussi celle de son propre épanouissement personnel.
“Quand vous aurez fait beaucoup d’efforts pour conserver votre bonne humeur et pour regarder vos semblables avec bienveillance, personne ne vous applaudira et vous n’aurez pas de médaille olympique. Mais vous aurez fait un pas, un grand pas, un pas immense vers le bonheur de vivre” précise l’auteure dans cet ouvrage, véritable invitation à se reconstruire pour accompagner son proche dans la bienveillance.
Bien vivre avec Alzheimer
“Alzheimer, une école de bienveillance” s’inscrit dans la droite ligne des travaux entrepris par Colette Roumanoff depuis de nombreuses années, dans lesquels elle se bat pour une meilleure considération de la maladie d’Alzheimer, des personnes qui en sont atteintes et de leurs aidants.
Son expérience, ses conseils, ses réflexions sont aussi à retrouver sur son blog Bien vivre avec Alzheimer dans lequel l’artiste s’attèle à communiquer de manière positive sur la maladie d’Alzheimer et à sortir des clichés.
Alzheimer, une école de bienveillance
Colette Roumanoff
Editions La Martinière
224 pages - 19,90 €
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