Personnes âgées : Hollande annonce une loi sur la dépendance pour fin 2013
Au congrès de l’Uniopss qui fédère 30 000 établissements et services associatifs
L'Uniopss, union nationale inter-fédérale des œuvres et organismes privés non lucratifs sanitaires et sociaux, était très fière d'accueillir ce 25 janvier, à Lille, François Hollande, premier président en exercice à se rendre à son congrès national.
Accompagné de quatre ministres, mesdames Delaunay (personnes âgées), Carlotti (pauvreté, inclusion sociale), Bertinotti (famille)et Duflot (logement), il a salué l'engagement et le travail de terrain de la centaine de fédérations réunies au sein de l'Uniopss depuis l'après guerre. Elle représente 30 000 établissements et service, 1 million de salariés et autant de bénévoles, qui œuvrent dans le champ de l'économie sociale et solidaire.
Les axes de son discours : la lutte contre la pauvreté, le handicap, la jeunesse, le logement, le vieillissement et la dépendance.
Le département : pivot territorial des politiques handicap
Le président de la République a réaffirmé la place des départements dans les politiques sociales (handicap avec la PCH, prstation de compensation des handicap, le RSA, l'APA : allocation personnalisée d'autonomie).
Il a conscience du "risque que les droits ne soient pas les mêmes selon le territoire où chacune ou chacun vit et qu’il puisse y avoir une distinction selon les territoires par rapport à l’accueil qui peut être réservé, notamment aux personnes handicapées".
Les besoins sont croissants (liés notamment à la démographie), la part de l'Etat s'amoindrit au fil des années, les départements les plus pauvres fiscalement ne peuvent plus faire face. Dans ses vœux à la presse, le président de l'Assemblée des départements de France (ADF) a souhaité que l'Etat participe de manière plus pérenne et équilibrée aux dépenses sociales. Une première réunion se tient cette semaine.
Une loi dépendance pour fin 2013
Le président de la République a salué le fait que "la dépendance n’intervient qu’auprès d’une personne sur 4 après 85 ans". Il nous faut donc "changer son regard sur le vieillissement qui n’est pas la dépendance". Les personnes souhaitent rester à leur domicile. François Hollande a annoncé que 80 000 logements seraient adaptés sur les 5 prochaines années. Il a insisté sur la necessité d'ouvrir de nouvelles offres : ttemporaires (accueil de jour), des solutions intermédiaires entre le domicile et EHPAD (Etablissements/maisons de retraite médicalisées), des services d'aides aux aidants (congés spécifiques), un futur plan Alzheimer ouvert aux maladies neuro-dégénératives et psychiatriques.
En marge du congrès de l'Uniopss, la ministre madame Delaunay a annoncé un travail pour limiter les hausses des tarifs des maisons de retraite.
Face au poids financiers des services pour les classes moyennes, face à l’obligation alimentaire, aux recours sur succession, le Président veut une "loi de régulation nationale sans pousser à extrême la solidarité familiale".
.. et des financements qui s'étaleront sur l'ensemble du quinquennat.
Le Président sait que cette réforme a été tant de fois promise, tant de fois évoquée. "Elle a un coût, sinon elle aurait été faite depuis longtemps".
"Nous avons des finances publiques dans un état difficile, des déficits qu’il nous faut résorber, une dette qu’il convient de maitriser. Nous faisons cet effort à travers des prélèvements et des économies".
"Comment imaginer que nous pourrions d’un seul coup trouver les euros que nous cherchons ailleurs pour financer la dépendance ?" questionne-t-il
"Néanmoins, nous avons des obligations à l’égard des familles".
François Hollande annonce que "Cette réforme sera prête d’ici la fin de l’année. Il y aura une grande concertation avec les associations et nous trouverons à ce moment-là les conditions pour la financer. Cela ne se fera pas en un seul jour. Nous étalerons cet effort sur l’ensemble du quinquennat et nous devrons trouver des recettes qui soient celles de la solidarité. Nous ne pourrons pas aller plus vite que ce que nos finances nous permettront de faire. Il y aura le partage entre la solidarité nécessaire parce que nous sommes un pays de cohésion sociale, et la responsabilité individuelle, personnelle indispensable. Parce qu’il faut qu’il y ait la participation de chacun à l’effort".
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Crédit photos : uniopss