Comprendre les fragilités
Alzheimer : maladie infectieuse ou nouvelle forme de diabète ?
Deux pistes importantes pour la recherche
Parmi les pistes de recheche sur la maladie d’Alzheimer, deux se dégagent aujourd’hui. L’une part de l’idée qu’il s’agit d’une maladie à prion dont les mécanismes rappellent la maladie de Kreutzfeld Jacob (forme humaine de la maladie de la vache folle) et l’autre qu’il s’agit d’une forme de diabète. Elle est liée à la découverte que le cerveau est producteur d’insuline.
Prion
Un travail de recherche publié par des scientifiques de l’University of California de San Francisco montre que la protéine bêta-amyloïde qui est la caractéristique de la maladie d’Alzheimer se propage dans tout le cerveau à la manière d’un prion, comme cela se produit dans la maladie de Creutzfeldt-Jakob, équivalent humain de la maladie de la vache folle.
Un prion est une protéine qui se comporte comme un agent infectieux. Elle change de forme et déforme à son image toutes les nouvelles protéines produites. Les cellules dans lesquelles les prions s’accumulent finissent par mourir. On ignore encore pour quelle raison la protéine beta-amyloide, produite naturellement, commence à un moment donné à prendre une mauvaise conformation et à s'agréger.
Des expériences précédentes avaient montré que l’injection de protéines beta-amyloïdes à des souris saines avait provoqué l’apparition de dépôts amyloïdes, similaires à ce qu'on observe chez l'homme. Ces dépôts ont été observés non seulement dans la zone d'injection mais aussi à distance d’où l’idée que la maladie d’Alzheimer est peut être une maladie « infectieuse ».
Diabete
Le cerveau produit de l'insuline. Jusque-là, ce rôle était attribué au seul pancréas, dont toute anomalie engendre le diabète. Mais la découverte ne s'arrête pas là, puisque les chercheurs ont également constaté une baisse d'insuline dans le cerveau des patients atteints de la maladie d'Alzheimer.
L’hypothèse que la maladie d’Alzheimer représente une nouvelle forme de diabète, surnommé diabète de type 3 part du constat qu’il existe une réduction importante de la quantité d'insuline produite dans une zone cérébrale particulière, dénommée l'hippocampe. Et cette région du cerveau est justement responsable de la mémoire. Suzanne de la Monte, neuropathologiste à Brown University a montré sur des rats que l'absence complète de production d'insuline ou la résistance des cellules à l’insuline produite par le cerveau est associée à la mort des cellules nerveuses.
Les recherches doivent se poursuivre afin d'affiner la compréhension et l'origine de ce phénomène, et déterminer s'il intervient aussi dans d'autres maladies neurodégénératives. Les statistiques montrent aussi que les personnes souffrant de diabète sont plus susceptibles que les autres de développer la maladie d’Alzheimer.
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