Alzheimer : repérer pour mieux accompagner

Les centres de prévention "Bien Vieillir" des caisses de retraite complémentaires Agirc-Arrco viennent de rendre public une étude qui montre combien le dépistage précoce des troubles de mémoire permet de retarder l'entrée dans la maladie d'Alzheimer et de resocialiser des personnes âgées isolées.

L'étude "Mémoire; de la plainte à l'oubli, repérer pour mieux accompagner" que viennent de publier les caisses de retraite Agirc Arrco se base sur 972 bilans réalisés en 2011 dans 7 des centres de prévention mis en place depuis trente ans par l'Agirc Arrco.

Les personnes qui ont bénéficié de ces bilans sont toutes retraitées et en bonne santé apparente.

Rappelons que les "centres de prévention Bien Vieillir" Agirc-Arrco ont adopté une démarche globale : médicopsycho-sociale. Cette approche pluridisciplinaire, à la fois individuelle et collective, vise à repérer d’éventuels troubles pour mieux accompagner ou rassurer mais aussi et surtout à apprendre à modifier son comportement pour notamment conserver une mémoire active.

Le repérage de troubles cognitifs se fait au cours de la première phase du parcours de prévention avec la réalisation d’un bilan individuel. Il est composé d’une consultation, d’un entretien psychologique, puis d’un examen médical.

La deuxième phase du parcours consiste à proposer des actions collectives sous la forme d’ateliers mémoire.
Les scores des tests neuropsychologiques retenus et utilisés au cours de l’étude (« test des 12 mots » et « MoCA ») ont été croisés avec les résultats des évaluations neuropsychologiques effectuées secondairement. Le « 12 mots » et le « MoCA » se sont révélés, en comparaison avec d’autres tests de dépistage, comme étant les plus pertinents (avec un léger avantage pour le « 12 mots ») pour un repérage précoce des troubles cognitifs. De plus,ils devraient pouvoir être utilisés très simplement en médecine de ville, après validation en population générale.

Rappelons que les médecins généralistes avaient protesté il y a peu contre le dépistage précoce de la maladie d'Alzheimer. Ils estimaient que faute de médicaments curatifs, ce dépistage ne servait à rien. L'action de l'Agirc Arrco montre au contraire de les ateliers mémoire sont un outil performant qui permet de retarder l'entrée dans la maladie tout en resocialisant les retraités isolés.

Enfin, la pratique d’activités physiques collectives apparaît comme un excellent moyen de prévention du déclin
cognitif. Cette pratique régulière améliore l’oxygénation du cerveau et la motricité et provoque des répercussions
positives sur la mémoire. Un domaine prometteur. Ce type de bénéfice se retrouve également dans les ateliers mémoire proposés qui au-delà de leurs effets propres sont une excellente solution de resocialisation et donc de réassurance.

L’étude montre que pour les personnes ne présentant pas de troubles avérés, tout l’intérêt du repérage précoce de ces troubles va résider dans :
- l’accompagnement pluridisciplinaire qui permet la réassurance, l’estime de soi, l’écoute et la réflexion sur le projet
de vie de chacun et l’établissement de nouveaux liens sociaux,
- la modification des comportements soutenue par l’offre d’ateliers mémoire dans les centres de prévention Bien
Vieillir Agirc-Arrco.

S’agissant des personnes présentant un déficit cognitif, l’intérêt du repérage précoce peut permettre :
- l’orientation vers un suivi médico-psychologique spécialisé et une meilleure prise en charge des facteurs de
risque car l’accompagnement selon une méthode spécifique peut contribuer à accepter le diagnostic,
- le soutien des familles, et notamment des aidants : information et orientation vers les groupes de parole,
solutions et plateformes de répit, mais aussi bilans de prévention spécifiquement dédiés aux aidants.L'apport de l'étude est précisément de prouver l'importance du repérage précoce des troubles de la mémoire.

Consulter l'étude compléte Mémoire; de la plainte à l'oubli, repérer pour mieux accompagner"