Bien vieillir (prendre soin de soi)
Les personnes âgées encore trop souvent privées de sexualité en institution
… pour cause de sécurité
"Le manque d'attention apporté par les institutions réservées aux personnes âgées aux besoins sexuels de leurs résidents est préoccupant, alors même que la sexualité et l'intimité jouent un rôle central dans la santé et le bien-être des individus jusqu'à un âge avancé" relève un article publié mardi par Journal of Medical Ethics (du groupe britannique BMJ).
Rédigé par Laura Tarzia et plusieurs autres spécialistes australiens, l'article critique les établissements qui ont des attitudes très
conservatrices sur la question, conduisant de facto à priver de relations sexuelles les personnes accueillies, même lorsqu'ils ne sont atteints que de "démence légère".
"Les recherches montrent que les personnes âgées veulent une reconnaissance de leur sexualité et pensent que les professionnels devraient s'enquérir de leurs besoins", notent les auteurs de l'article.
Les établissements australiens mettent généralement en avant la sécurité des patients, des locaux peu adaptés (chambres qui ne ferment pas à clé ou dotés de lits simples), ou la crainte d'éventuelles réactions négatives
des familles ou de procédures judiciaires.
La situation n'est guère différente en France. "Les enfants ont toujours beaucoup de difficultés à imaginer l'activité sexuelle de leurs parents. Quand ce sont des parents malades, voire atteints d'Alzheimer, c'est encore pire", relève Françoise Forette, professeur de gériatrie et directrice de la Fondation nationale de gérontologie. Les patients atteints d'Alzheimer représentent environ 70% des personnes accueillies en maison de retraite.
Le manque d'adaption des locaux est l'autre frein, précise Françoise Forette, qui cite l'exemple du Québec où on trouve des "chambres d'amour" qui ferment à clé dans certaines maisons de retraite.
"On voit de plus en plus de nouveaux couples dans les maisons de retraite, et même si la plupart se forment sur le mode de l'amitié et de l'affection, il faut leur laisser la liberté d'avoir des activités sexuelles s'ils le souhaitent et si tout s'y prête", ajoute le Professeur Forette.
Parmi les autres entraves figure la qualité du consentement requis de la personne âgée malade qui, selon les auteurs de l'article australien, est beaucoup trop ridige dans de nombreux établissements. Il faut pouvoir tenir compte de signes non verbaux, comme l'expression du visage lorsque la démence est encore modérée.
Mais les choses ne sont pas si simples. L'étude australienne interroge : "Lorsqu'il ne s'agit pas d'un couple constitué mais de personnes qui ne se connaissent pas très bien, le personnel peut se demander ce qui peut se passer, est-ce que l'activité sexuelle sera normale, est ce que la personne qui consent va consentir tout le temps, ou est-ce qu'elle va être forcée par la force physique du partenaire masculin?".
Toutefois, selon une étude australienne citée par la revue médicale britannique, les risques physiques restent pourtant minimes, avec un taux d'abus sexuels infime (0,3%) dans les établissements accueillant des malades atteints d'Alzheimer, contre 2 à 4 % pour les autres types de violences, mais ces statistiques restent à vérifier.
Rédigé par Laura Tarzia et plusieurs autres spécialistes australiens, l'article critique les établissements qui ont des attitudes très
conservatrices sur la question, conduisant de facto à priver de relations sexuelles les personnes accueillies, même lorsqu'ils ne sont atteints que de "démence légère".
"Les recherches montrent que les personnes âgées veulent une reconnaissance de leur sexualité et pensent que les professionnels devraient s'enquérir de leurs besoins", notent les auteurs de l'article.
Les établissements australiens mettent généralement en avant la sécurité des patients, des locaux peu adaptés (chambres qui ne ferment pas à clé ou dotés de lits simples), ou la crainte d'éventuelles réactions négatives
des familles ou de procédures judiciaires.
La situation n'est guère différente en France. "Les enfants ont toujours beaucoup de difficultés à imaginer l'activité sexuelle de leurs parents. Quand ce sont des parents malades, voire atteints d'Alzheimer, c'est encore pire", relève Françoise Forette, professeur de gériatrie et directrice de la Fondation nationale de gérontologie. Les patients atteints d'Alzheimer représentent environ 70% des personnes accueillies en maison de retraite.
Le manque d'adaption des locaux est l'autre frein, précise Françoise Forette, qui cite l'exemple du Québec où on trouve des "chambres d'amour" qui ferment à clé dans certaines maisons de retraite.
"On voit de plus en plus de nouveaux couples dans les maisons de retraite, et même si la plupart se forment sur le mode de l'amitié et de l'affection, il faut leur laisser la liberté d'avoir des activités sexuelles s'ils le souhaitent et si tout s'y prête", ajoute le Professeur Forette.
Parmi les autres entraves figure la qualité du consentement requis de la personne âgée malade qui, selon les auteurs de l'article australien, est beaucoup trop ridige dans de nombreux établissements. Il faut pouvoir tenir compte de signes non verbaux, comme l'expression du visage lorsque la démence est encore modérée.
Mais les choses ne sont pas si simples. L'étude australienne interroge : "Lorsqu'il ne s'agit pas d'un couple constitué mais de personnes qui ne se connaissent pas très bien, le personnel peut se demander ce qui peut se passer, est-ce que l'activité sexuelle sera normale, est ce que la personne qui consent va consentir tout le temps, ou est-ce qu'elle va être forcée par la force physique du partenaire masculin?".
Toutefois, selon une étude australienne citée par la revue médicale britannique, les risques physiques restent pourtant minimes, avec un taux d'abus sexuels infime (0,3%) dans les établissements accueillant des malades atteints d'Alzheimer, contre 2 à 4 % pour les autres types de violences, mais ces statistiques restent à vérifier.