2 Français sur 3 sont ou ont déjà été confrontés à la perte d'autonomie
Le 5ème Baromètre Prévoyance Dépendance de la Banque Postale — La Croix
2 Français sur 3 sont ou ont déjà été confrontés à la perte d’autonomie des personnes âgées (+7pts depuis 2008). Un tiers d’entre eux est aujourd’hui face à ce problème indique le 5ème baromètre Banque Postale - La Croix.
La thématique de la «dépendance» des personnes âgées touche fortement les Français (âgés de 35 à 75 ans), et ce d’autant plus qu’une majorité a déjà été confrontée à cette situation dans son entourage familial. 4 Français sur 10 se déclarent même « très concernés », et encore plus fortement lorsqu’il y a une personne dépendante dans l’entourage familial (56% d’entre eux sont très concernés à titre personnel).
Environ 1/3 des Français (31%) vit actuellement une situation de «dépendance» parmi ses proches et au total près de 2/3 (67%) ont actuellement ou ont eu par le passé une personne âgée dépendante dans leur foyer ou leur entourage familial. Un vécu qui progresse depuis 2008 (+6 points sur « vit actuellement cette situation », +7 points sur « vit ou a vécu »).
Pour autant, les Français restent peu préparés à cette échéance
En hausse : 1 Français sur 3 (36%) s’est déjà renseigné pour lui-même sur les solutions disponibles pour faire face au risque de «dépendance» (31% en 2007 / 33% en 2009). Parmi les 65-75 ans, environ la moitié (47%) déclare s’être renseignée. Plus concrètement, seul 1 Français sur 4 (26%) a pris des dispositions pour faire face au risque de «dépendance», niveau stable depuis le début du baromètre. Ces dispositions sont essentiellement financières, puisque 80% de ceux qui ont pris des dispositions, ont souscrit un contrat de prévoyance (58%) et/ou un autre produit financier (41%), soit 20% de l’ensemble des Français.
La priorité en faveur des personnes dépendantes : le maintien à domicile
1 Français sur 2 confronté actuellement à la «dépendance» est « aidant », principalement sur le plan matériel. On dénombre ainsi, parmi l’ensemble des Français (35-75 ans), 12% d’aidants familiaux, selon la définition officielle (personne qui vient en aide à titre non professionnel, à une personne dépendante de son entourage, pour les activités de la vie quotidienne).
Pour les personnes confrontées à la «dépendance» d’un proche, ce sont d’abord des dispositions en faveur du maintien à domicile qui sont privilégiées (65%), devant l’hébergement en établissement spécialisé (45%). En cas de maintien à domicile, ils sont 83% à déclarer s’occuper personnellement de la personne dépendante et 74 % à avoir fait appel à une aide extérieure. Du point de vue de l’aidant, le maintien le plus longtemps possible d’une personne dépendante à son domicile est primordial : 9 aidants sur 10 seraient prêts à aider davantage pour le maintien à domicile (si l’état de santé de la personne le nécessitait), même si un peu plus de la moitié le ferait avec des contraintes. A contrario, ils ont une grande réticence à proposer une structure d’hébergement « spécialisée » : 6 aidants sur 10 ne la proposeraient qu’en dernier recours et 13% en aucun cas.
Et concrètement, parmi les personnes qui ont fait la démarche de se renseigner (i.e. 26% des Français), c’est d’abord sur le sujet de l’aide à domicile (79%, +10 points vs. 2007), devant l’hébergement en établissement spécialisé (54%), qui est étudié.
Enfin, pour améliorer la prise en charge de la «dépendance», l’action prioritaire de l’Etat serait, pour 8 Français sur 10 (81%), de développer des aides au maintien à domicile et à l’hospitalisation à domicile; nettement devant l’augmentation du nombre de places dans les maisons de retraite (48% vs. 57% en 2007).
Intervention de l’Etat et report de la réforme: confiance modérée
Les Français restent favorables à l’action de l’état pour prendre en charge la «dépendance» (3 Français sur 4). En baisse par rapport à 2010, la prise en charge publique pour tous (33%) apparaît moins légitime qu’une intervention en faveur des plus démunis uniquement (44%).
1 Français sur 10 pense que la réforme de l’Etat sera menée en 2012, alors qu’1 sur 2 pense qu’elle le sera après 2012.
Parmi les réflexions engagées sur le projet par les professionnels de l’assurance, l’idée d’un contrat reposant sur une base de garanties commune recueille une bonne adhésion : près d’une personne sur 2 non équipée d’une assurance «dépendance» serait plus incitée à souscrire.