Personnes âgées - autonomie: François Hollande propose une "cotisation" dependance
“Irresponsable” juge Roselyne Bachelot ; l’AD PA “ravie”
Le candidat PS à l'Elysée, François Hollande, a proposé lundi 27 février une "cotisation" pour financer l'accompagnement des personnes âgées dépendantes.
"Pour assurer ce cinquième risque, nous aurons à appeler à la solidarité nationale, c'est-à-dire à une cotisation", a déclaré M. Hollande invité de "Parole de candidat" sur TF1. "Il s'agira d'un pacte...c'est une contribution, oui, mais que toutes les personnes auront à payer", a-t-il répondu comme on lui demandait s'il s'agissait d'un impôt supplémentaire.
"Si l'on commence très tôt, c'est un coût très faible", a affirmé le député de Corrèze. "Soit chacun s'assurera avec ses propres revenus, et à ce moment là c'est l'inégalité, et c'est un risque", a-t-il développé lors d'un échange avec une gestionnaire d'une maison de retraite en Dordogne. "Donc l'autre système, c'est un système de solidarité (...) le cinquième risque financé par une cotisation spécifique".
Roselyne Bachelot: mettre en place une nouvelle cotisation serait "irresponsable"
La ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale, Roselyne Bachelot, a jugé mardi 28 février "irresponsable" la proposition du candidat PS à l'Elysée François Hollande de mettre en place une nouvelle cotisation pour financer une réforme de la dépendance.
"Notre pays traverse une crise financière mondiale", a affirmé Roselyne Bachelot dans un communiqué. "Il serait aujourd'hui irresponsable de mettre en place une nouvelle cotisation sociale qui viendrait charger davantage le travail et réduire le salaire de nos concitoyens", a-t-elle ajouté.
Selon Mme Bachelot, les pouvoirs publics consacrent « déjà 25 milliards d'euros par an à la prise en charge de la dépendance".
Promise depuis plusieurs années et constamment reportée, la réforme de la dépendance, qui devait alléger le coût de la prise en charge des personnes âgées, a été officiellement enterrée en début d'année pour cause de crise des finances publiques.
L’AD-PA "ravie" que le sujet revienne dans la campagne
L'association des directeurs d'établissements et services, s'est déclarée "ravie" que la question du financement de la perte d'autonomie soit débattue dans le cadre de la campagne des présidentielles.
L’AD-PA rappelle qu’elle demande depuis de nombreuses années la mise en œuvre d’une grande politique qui permette de :
- Améliorer la place des personnes âgées fragilisées dans notre société
- Approfondir la réflexion sur la vieillesse et le vieillissement de chacun
- Baisser le coût supporté par les personnes âgées et leurs familles à domicile et en établissement.
- Augmenter le nombre de professionnels à domicile et en établissement.