Personnes âgées : "Qu'allons nous faire de vous ?" de Marie de Hennezel et Edouard de Hennezel
Cet ouvrage est le fruit d’un dialogue puis d’une intéressante réflexion entre Marie de Hennezel, psychologue, sexagénaire et son fils Edouard de Hennezel sur la grande vieillesse, celle de parents et le regard que l’on y porte selon son âge, son histoire, sa perception de l’avancée en âge, le vécu de ses propres parents ou grands parents.
Des témoignages de trentenaires et de quadra bien différents en effet selon les situations des uns et des autres. Des témoignages de seniors qui eux-mêmes peinent encore à se voir vieillir.
Une impression de solidarité intergénérationnelle et de grande affection de la part des plus jeunes envers les générations qui les précèdent précède malgré quelques positions violentes, parfois, à l’égard de l’individualisme des très souvent estimés « bienheureux » baby boomers.
Un échange à propos du vieillissement a donné aux deux auteurs l’envie d’approfondir cette question souvent anxiogène. D’un côté, la question que soulève Marie de Hennezel : des sexagénaires partagés entre la peur de peser sur ses enfants et la peur de vieillir dans la solitude. De l’autre côté le récit que lui fait son fils Edouard d’un récent diner au cours duquel l’un des convives a déclaré « Pas question que je m’occupe de mes parents quand il seront croulants ! Ils ne se sont pas occupés de nous quand nous étions gamins et maintenant qu’ils sont à la retraite ils sont encore plus égoïstes qu’avant ! » et qu’une autre a relaté l’enfer vécu par ses parents qui prennent soin de sa grand-mère malade d’Alzheimer.
Pour en savoir plus, Edouard de Hennezel a mené l’enquête auprès de certains de ses contemporains âgés de 35 à 45 ans et de milieux socio-culturels différents. Ainsi une trentaine d’entre eux nourrissent la réflexion par leur regard sur le vieillissement de ceux qui les précèdent. En tête de chacun de ces témoignages, de petites phrases illustrent l’essentiel du message ou du ressenti : « On trouvera une maison commune, on les prendra sous notre toit, c’est un juste retour des choses » ; « J’irai voir ma mère de temps en temps, je lui enverrai des textos, mais pas plus » ; « La génération 68 a tellement pensé à elle, qu’il faut espérer qu’elle pensera aussi à elle pour les jours plus difficile » ; « Ce n’est pas à elle de décider ce que je ressens comme une charge ou non » ; « Nous sommes tous conscients que le jour ou l’on se décidera à la placer, ce sera signer son arrêt de mort » ; « En s’occupant de sa mère, elle peut se regarder dans la glace, c’est aussi simple que de ça » ; « Il ont une attitude très infantile, ils n’ont rien prévu, rien organisé » ; « si je m’occupe de mes parents, ce n’est pas parce que la religion le dit, c’est surtout parce que je les aime ».
II s’avère finalement que les plus jeunes sont prêts à s’occuper de leurs parents âgés si ces derniers acceptent leur âge, leur vieillissement. Ils les appellent donc à anticiper, financièrement mais aussi spirituellement le moment où ils risquent de perdre en autonomie. Ceux qui sauront « faire le deuil de l’homme extérieur pour faire vivre l’homme intérieur » peuvent être source d’enrichissement pour leur entourage, écrit Edouard de Hennezel. Tandis que Marie de Hennezel , qui elle, estime qu’avec l’amour viennent les solutions, conclut : « Il dépend de nous de travailler à bien vieillir ».
Qu'allons-nous faire de vous ? [Broché]
Marie de Hennezel (Auteur)
Edouard de Hennezel (Auteur)
Prix conseillé : EUR 20,00
Broché: 361 pages
Carnets Nord (25 août 2011)
Pour commander en ligne Qu'allons-nous faire de vous ?