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Personnes âgées : les médicaments anti-Alzheimer rendent un service médical faible

Auteur Rédaction

Temps de lecture 2 min

Date de publication 30/10/2011

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Le prix devrait baisser mais ils ne seront pas déremboursés

La Commission de la Transparence de la Haute Autorité de santé (HAS) a conclu à un intérêt thérapeutique "faible" des médicaments anti-Alzheimer, mais cet avis devrait rester sans conséquences sur le remboursement pour les malades en ALD (affection de longue durée).
La commission a conclu que les quatre médicaments -Ebixa (Lundbeck), Aricept (Eisai), Exelon (Novartis Pharma), Reminyl (Janssen-Cilag)- avaient "un effet extrêmement minime, mais pas nul", au moins pour certains patients, a expliqué jeudi à la presse le président de la commission, Gilles Bouvenot.
L'effet est "parcellaire", avec une stabilisation possible voire dans le meilleur des cas un "certain ralentissement" des troubles cognitifs, "mais seulement pour quelques mois", a-t-il précisé.
Depuis la précédente évaluation en 2007, qui avait considéle Service médical rendu (SMR) des médicaments comme "important", ont été signalés des effets indésirables graves, dont "les plus préoccupants" sont des troubles cardio-vasculaires, selon la HAS.
La commission a recommandé de limiter la prescription à un an, avec une réévaluation à 6 mois. Le renouvellement au-delà d'un an devrait être décidé en réunion de concertation pluridisciplinaire (le patient si son état le permet, l'aidant, le médecin traitant, le gériatre et le neurologue ou le psychiatre).
La commission a travaillé "dans la transparence et la sérénité", sans qu'il soit "jamais question de considérations comptables", a souligné le Pr Bouvenot, précisant que les 26 membres de la commission et les 4 experts consultés n'avaient pas de conflits d'intérêt avec l'industrie pharmaceutique.

Le président de la HAS Jean-Luc Harousseau a salué "un avis courageux pris sur la base de données scientifiques" et "dans un contexte d'affrontement conceptuel entre deux grandes tendances" : d'un côté ceux, en particulier les médecins généralistes, qui considèrent "que ces médicaments sont inactifs et devraient être déremboursés"; de l'autre, les spécialistes et associations qui s'émeuvent d'un possible déremboursement et de ses conséquences négatives sur la prise en charge.
Un SMR "faible" entraîne d'ordinaire une chute du taux de remboursement à 15%.
Mais le ministre de la Santé Xavier Bertra nd a déjà assuré que ces médicaments, remboursables à 100% dans le cadre de l'ALD maladie d'Alzheimer, "ne seront pas déremboursés".
Reste le cas des patients qui ne seraient pas en ALD Alzheimer. Pour le Pr Harousseau, dès lors qu'un médecin prescrit un médicament anti-Alzheimer, il doit mettre le patient en ALD Alzheimer.
Plus de 800.000 personnes en France seraient touchées par la maladie d'Alzheimer ou une maladie apparentée. 250.000 bénéficient d'une prise en charge au titre de l'ALD Alzheimer.
La HAS a reconnu ne pas connaître le nombre exact de malades traités. Une extrapolation fait état de 300.000 patients, a cependant indiqué le Pr Bouvenot.
L'Association France Alzheimer craint pour sa part que l'avis de la HAS "ne fasse office d'antichambre à un déremboursement total". Cet avis pourrait par ailleurs conduire à une baisse du prix des médicaments, comme l'a laissé entendre le ministre de la Santé.
Le chiffre annuel de ventes de ces médicaments dépasse 250 millions d'euros, a indiqué le Pr Harousseau. Dans un souci de transparence, la HAS a mis en ligne sur son site l'ensemble des débats et des votes de la commission (http://bit.ly/vbv2LG).
Elle devrait par ailleurs publier fin novembre la réactualisation de ses recommandations à destination des médecins.

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