Comprendre les fragilités
Personnes âgées : les médicaments anti alzheimer sur la sellette
Certains médecins s’inquiètent
Inefficaces et potentiellement toxiques, les spécialités pharmaceutiques «anti-Alzheimer» devraient faire l’objet d’un prochain déremboursement. Médecins et associations s'inquiètent.
Quatre médicaments actuellement prescrits contre la maladie d'Alzheimer pourraient cesser d’être remboursés à 100 % ?
Ces quatre molécules sont le donepezil, la galantamine, la rivastigmine et la mémantine. La Haute autorité de santé (HAS) a entrepris de réévaluer leur efficacité ainsi que leur potentielle toxicité. Si leur niveau de « service médical rendu » était revu à la baisse, leur prise en charge par l'assurance-maladie serait alors diminuée. Le résultat est attendu avant la fin de l’année. En France, 800 000 patients et leurs familles sont concernés.
Les détracteurs de ces médicaments au sein de la communauté médicale font valoir une efficacité très relative, leur coût onéreux (75 à 95 € par mois) et leurs effets secondaires parfois importants (malaise, perte de connaissance).
Les défenseurs de ces produits reconnaissent souvent leur caractère faiblement thérapeutique, mais font valoir qu’ils entretiennent l’espoir des familles et réduisent le recours aux neuroleptiques. D’autres craignent que les familles désertent les vingt-trois centres mémoire où les patients peuvent effectuer un bilan. « Si l'on dit qu'il n'y a plus de traitement, les patients continueront-ils à se faire diagnostiquer ? », redoute le Dr Belliard.
Tentative de retour en force du donepezil
Le Pr Dubois a été interviewé dans la presse quotidenne (Le Parisien) - en attendant de le faire dans une revue scientifique - , à la veille de la Journée mondiale Alzheimer, les résultats d’une étude revalorisant le rôle du donepezil (Aricept). Cette molécule a été absorbée par des patients victimes de la maladie d’Alzheimer, mais qui n’avaient pas encore développé les premiers symptômes de perte de mémoire. A partir d’un groupe de 174 personnes (dont la moitié a reçu un placebo), le Pr Dubois explique avoir observé après une année de traitement par Aricept une réduction de 45% de l’atrophie de l’hippocampe du cerveau.
Rien ne permet toutefois d’établir un lien entre cette observation et une prévention des symptômes dégénératifs..
REACTIONS
Les craintes de déremboursement provoquent les inquiétudes de l’association France Alzheimer qui estime que « rien ne justifie aujourd’hui la révision du Service Médical Rendu (SMR) des médicaments anti-Alzheimer « d’important » à « mineur » ! »
L’association tient à faire part, via ce communiqué, de son incompréhension et de son inquiétude devant une décision qu’elle estime « fortement préjudiciable » aux personnes malades et qui complique, plus que jamais, l’entrée dans le système de soins structuré par la prise en soin médicamenteuse".
La présidente du Front National Marine Le Pen a qualifié jeudi d'"inadmissible" l'hypothèse d'un déremboursement de certains traitements contre la maladie d'Alzheimer et appelé la Haute autorité de santé à se prononcer rapidement sur ce sujet.
"La Haute autorité de santé doit faire savoir très rapidement et en toute transparence si elle envisage ou pas de demander le déremboursement de certains traitements contre la maladie d'Alzheimer", écrit la présidente du FN dans un communiqué.
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