Etre aidant, être aidé
Les familles sont épuisées, elles ont besoin d'aide aujourd'hui
Les débats pour une réforme de l’accompagnement des personnes âgées fragilisées viennent de s'achever.
Les experts ont rendu leurs rapports. Place aux arbitrages politiques.
"Ce n'est pas chose facile", rappelle Roselyne Bachelot-Narquin, ministre des Solidarité et de la Cohésion sociale. Il est plus aisé de lancer de nouvelles dépenses toujours "nécessaires et indispensables" au regard des besoins des personnes âgées en personnels formés et compétents.
Les recettes (impôts, cotisations, taxes...) ne sont jamais indolores.
Il faut les rendre les plus supportables possibles.
Pour la ministre, il faut répondre à l'urgence : les "restes à charge" sont trop lourds pour les familles, les finances des départements (qui gèrent l'APA : aide personnalisée d'autonomie) et des services à domicile sont exsangues.
A entendre la ministre, les citoyens ont plus exprimé des besoins en terme de reconnaissance de leurs situations, d'informations et de coordinations (parcours du combattant) que des demandes d'aides financières.
A entendre les experts du groupe de M. Charpin, les vrais besoins de financement ne sont pas pour tout de suite. Il faut certes répondre aux besoins immédiats mais aussi préparer une politique gérontologique digne du papy boom que nous vivrons à partir de 2025.
Les usagers, les familles, les professionnels ne se seraient pas faits entendre ?
Les 17 organisations qui à chaque débat régional ont présenté des revendications concrètes (taux d'encadrement de professionnels formés et compétents), ne l'auraient pas fait assez fort ?
Les réalités constatées sur le terrain dans l'accompagnement quotidien des plus âgées (nombre de douche) ne sont-elles pas assez médiatisées ?
L'arbitrage politique est maintenant dans les mains du président de la République et de son gouvernement. Une réponse d'envergure nationale, type 5e risque, impliquant de nombreux ministères, peut émerger. Elle remettra notre pays "à niveau" pour accompagner dignement les plus âgés fragilisés. Elle demandera des financements nouveaux (7 à 8 milliards d'euros). Elle réformera l'organisation actuelle (vers des guichets uniques) et préparera les territoires au vieillissement.
Mais face aux tensions budgétaires sur les finances publiques, aux difficultés à réformer les organisations sans empiler de nouveaux services, aux attentes de catégories socio-professionnelles, la réforme pourrait aboutir à des réponses bien moindres (1 à 2 milliards).
Les personnes âgées fragilisées, accompagnées de leurs familles, leurs proches aidants, continueront alors de ne pas comprendre pourquoi elles ne peuvent être aidées par des professionnels, dans leurs projets de vie et simplement pour leur douche quotidienne.
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