Connaître vos droits
Et vous, accepteriez-vous de vous laver une fois par semaine ?
L'histoire de Louis Van Proosdij Duport, chef d’entreprise tétraplégique, de 43 ans, se retrouvant sans douche matinale, a fait le tour du web.
Le "buzz", entendu au plus haut niveau, lui a permis de retrouver ce service indispensable à sa vie.
Il espère que son expérience servira.
Comment les mots dignité, hygiène, estime de soi, projets pourraient-ils avoir une signification sans une toilette quotidienne ?
Certes chaque personne a son point de vue, ses rituels, son histoire, autour de la notion de toilette.
Mais l'insupportable dans cette affaire tient à la surdité des organisations. Quand le client proteste contre une modification unilatérale de son protocole de soins, on lui répond en substance : "vous allez vous habituer, ce qui est bon pour nous est forcément bon pour vous". A l'heure de Twitter, ces pratiques ne passent plus.
En outre, force est de constater que la douche quotidienne s'est largement imposée dans les modes de vie des français, de tous âges.
Majoritairement elle se prend le matin, certaines personnes pouvant préférer la prendre le soir, ce qui permet de lisser l'organisation de services d'aides et de personnaliser la réponse. Très rares sont les personnes qui refusent la douche longtemps. Elles font alors l'objet de réflexions des différents professionnels sensibilisés, qui analysent la situation et testent différentes propositions de prendre soin.
Néanmoins, notre pays ne s'est pas organisé pour aider simplement à la toilette des personnes âgées fragilisées.
Comme le rappelle le professeur de santé public, Jean-Claude Henrard, du collectif "Une société pour tous les âges" : pas moins de cinq solutions sont proposées pour l'aide à la toilette.
Si vous ne percevez pas l'allocation personnalisée d'autonomie (APA), un médecin peut vous prescrire une aide pour la toilette. Dans ce cas, soit une infirmière libérale interviendra et facturera ses honoraires remboursables, soit un service infirmier à domicile (SSIAD) enverra un professionnel (aide-soignante).
Si vous percevez l'APA, trois solutions peuvent être proposées :
- une auxiliaire de vie sociale d'un service d'aide à domicile que vous aurez choisi (association ou entreprise) : vous paierez une contribution selon vos revenus, jusqu'à 90% du tarif horaire,
- une personne qualifiée ou non, employée par le service mandataire de votre choix (il gère les aspects administratifs, vous restez employeur),
- une personne - y compris votre fille - que vous embaucherez directement.
Question de moyens, d'organisations, de points de vue, de formations.
Espérons que l'expérience de Louis Van Proosdij Duport fera évoluer positivement l'aide à la toilette, acte quotidien fondamental pour toute personne fragilisée, quel que soit son âge.
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