Handicap : Louis van Proosdij prend appui sur Internet pour obtenir sa douche quotidienne
Le gouvernement alerté par le buzz médiatique
Mardi 14 juin, Louis Van Proosdij Duport, chef d’entreprise tétraplégique de 43 ans met en ligne sur son blog un texte poignant dans lequel il décrit une situation « insupportable » qu’il vit depuis que "Santé service", organisme chargé de lui prodiguer des soins infirmiers, a modifié sans l’en avertir et de manière unilatérale son protocole de soins.
En 1984, à l'âge de 16 ans, un accident prive Louis Van Proosdij Duport de l’usage de ses jambes, et presque intégralement de celui de ses bras et de ses mains. Un handicap qu’il a réussi à surmonter pour devenir chef d’entreprise. Mais il y a deux semaines, Santé Service, la société qui gère ses deux heures d’aide à domicile quotidienne (levée du lit, douche, habillement, coucher le soir), décide de réaménager son protocole de soin. Finie la douche quotidienne, elle devient hebdomadaire avec une toilette sommaire au lit, sans shampoing. Exit le lit personnel, double, et électrique, on lui impose un lit médicalisé. Et terminés les horaires aménagés 8 heures-1 heure du matin.
Louis Van Proosdij Duport n’ose plus se présenter à ses rendez-vous professionnels. Celui qui se décrit comme « mû par une énergie positive, constructive et un optimisme communicatif » perd courage et « ne croit plus en cette vie meilleure qu’[il a] construite ».
«Avant d’en arriver à rendre publique cette histoire ahurissante, d’étaler ainsi [sa] vie privée », le chef d’entreprise tente de se faire entendre de Santé service. Sans succès. « Vous allez vous y faire, c’est une question de temps », lui opposent les responsables de l’association francilienne spécialisée en hospitalisation à domicile. « Je suis brisé, je suis un protocole », déplore Louis Van Proosdij Duport.
L’entrepreneur tétraplégique décide alors de lancer son appel de détresse sur Internet.
Rapidement, son témoignage fait le tour du Web, via notamment le site de micro-blogging Twitter. Une pétition est signée par près de 500 internautes. Des groupes de soutien sont créés spontanément sur le réseau social Facebook, ici et là. Heure après heure, Louis Van Proosdij Duport relève les différentes réactions provoquées par son témoignage via son compte Twitter. Le lendemain de la publication de son billet de blog, il croule sous les mails de soutien – plus de 1000.
Le « buzz » arrive jusqu’aux oreilles de membres du cabinet d’Éric Besson, qui déclare qu’il va « essayer de l’aider » sur son compte Twitter. Marie-Anne Montchamp, secrétaire d’État aux solidarités et à la cohésion sociale et active sur Twitter prend connaissance du témoignage du chef d’entreprise handicapé et le contacte.
Face à la mobilisation massive des internautes, le contrat liant Louis van Proosdij avec Santé Service, est finalement rétabli.
L’entrepreneur espère que son témoignage et l’émotion provoquée serviront à d’autres. Toujours sur son compte Twitter, il conclut : « De tout cela doit sortir une analyse constructive qui bénéficiera à tous ».