Bien vieillir (prendre soin de soi)
Le 5ème risque, c'est l'analyse et la réponse aux besoins
A la différence du rapport de Terra Nova, l'Assemblée des départements de France (ADF) vient de présenter de nouvelles recommandations qui prennent en considération la place des citoyens âgés en parallèle de la réflexion sur le financement d'une future prestation d'aide à l'autonomie.
Comme le martèle le collectif "Une société pour tous les âges" : le 5ème risque ne se réduit pas à une question d'argent.
C'est d'abord une question de principe : un même droit universel à une prestation de compensation personnalisée, pour tout citoyen, quel que soit son âge, l'origine de son handicap, son "projet de vie" (et oui, même quand on est vieux !)
Ce principe d'universalité oblige à réfléchir ensuite à la cohérence de notre système d'accompagnement. Et donc à sa refonte.
> vers un guichet unique d'évaluation et d'accompagnement des situations. Les différents rapports d'experts recommandent de mutualiser les compétences, les énergies tout en reconnaissant le besoin de professions nouvelles ("gestionnaire de cas").
Clic, Maia, MDPH, certains testent des "maisons de l'autonomie" regroupant des services, des compétences.
Notre pays sait que les grilles AGGIR et PATHOS ont leurs utilités (rendre éligible à l'APA) mais aussi leurs limites.
La CNSA n'a pas encore donné d'orientations précises quant aux outils multidimensionnels d'évaluations comme le RAI, le SMAF, GEVA...
> vers une filière labellisée de services médico-sociaux, sanitaires, répondant au parcours de soin et prendre soin des personnes qui se fragilisent, de leur domicile aux établissements d'accueil, sans oublier d'accompagner les aidants proches.
> vers le déploiement d'actions de préventions précoces, continues, mobilisantes
> vers une ville accessible, adaptable, ouverte, mobilisatrice des énergies de tous ses citoyens.
Ces politiques coordonnées au plan local devront être harmonisées par des tutelles régionales, nationales (nouvelle gouvernance de la CNSA) qui pourraient s'appuyer sur des repères, des indicateurs partagés, reconnus, et opposables (taux d'encadrement, reconnaissance des conventions collectives, des besoins de professionnalisation, de formations).
Face aux besoins croissants, face aux pénuries actuelles, une telle réforme ne se fera pas à budget constant.
Réduire la réforme à une recherche de financements nouveaux sans poser toutes les questions qui précèdent, ne peut conduire qu'à des surcoûts et de nouvelles impasses.