Bien vieillir (prendre soin de soi)
Vieux et citoyens actifs dans la cité
Dans nos colonnes cette semaine, Pierre Hémon, adjoint au maire de Lyon, délégué aux personnes âgées, explique que l'attitude classique des acteurs politiques nationaux et locaux, est souvent paternaliste envers les personnes âgées.
Assistances, aides à domicile, repas annuel des aînés, médailles et cadeaux annuels pour les centenaires... Il est vrai que la politique gérontologique des communes, des collectivités locales, manque parfois d'imagination et d'initiatives.
Les citoyens âgés sont regardés avec une certaine condescendance.
Parce qu'ils sont âgés, il faudrait naturellement leur "venir en aide". Pourquoi ? Qu'en pensent les principaux concernés ?
Petit rappel régulièrement martelé par Geneviève Laroque de la FNG : les vieux vont globalement bien merci !
80% des plus de 80 ans vivent certes un peu ralentis, avec des "pluri-mini-handicaps", mais ils sont là, dans la cité.
Leur regard sur eux-mêmes doit changer afin qu'ils prennent en main les questions qui les concernent et les intéressent.
Cette nouvelle dynamique participera aux changements de regard des acteurs publics qui ont tendance aujourd'hui à décider pour eux, à leur donner une place.
Conseils de quartier, conseils des sages (on serait "sages quand on est vieux ?), groupes de travail, les lieux de concertation existent dans chaque ville, dans chaque commune, pour réfléchir collectivement, (oser) prendre la pariole et faire avancer des projets.
A chaque citoyen, quel que soit son âge, de s'en emparer.
Un autre signe, à mon avis, de cette condescendance des acteurs publics envers les plus âgés : Qui connaît le CNRPA (Comité national des retraités et personnes âgées) et sa déclinaison départementale les CODERPA ?
Constitué des représentants des syndicats de retraités et des associations de personnes âgées, il est présidé de droit par le ministre chargé des personnes âgées et vice-présidé par l'élu de ces fédérations (depuis 2010 : Sylvain Denis de la FNAR : fédération nationtale des associations de retraités).
Le CNRPA est sensé "être sollicité" et "donner un avis" sur tous les textes officiels, toutes les politiques nationales visant les retraités et personnes âgées.
Quel moyen a-t-il pour développer une expertise indépendante (formations des retraités élus au CNRPA, Coderpa) face aux flux de textes (circulaires, décrets, arrêtés, projet de loi) que la machine politique et réglementaire produit au fil des années ?
De quels moyens disposent-ils pour faire connaître ses positions ("pour un vrai 5ème risque") ?
Comment représenter les retraités et personnes âgées dans les instance régionales, sans organisation dédiée (CORERPA) ?
A ce jour, le CNRPA dépend beaucoup du ministère et des moyens que lui alloue (ou non) la DGCS (Direction générale de la cohésion sociale).
Le CODERPA, depuis les lois de décentralisation, dépend fortement du Conseil Général.
Les acteurs publics ont besoin de l'expertise, des points de vue des plus âgés sur les politiques qui les concernent, mais très peu d'initiatives, d'organisations, favorisent cette expression de citoyens à part entière.
Un chantier d'envergure, au niveau national et local, qui aura besoin de l'énergie des citoyens âgés eux-mêmes.