Bien vieillir (prendre soin de soi)
Solidarité nationale /solidarité familiale
Le Président de la République s'implique dans le débat qui s'ouvre sur la "dependance", mais aussi sur la place des personnes âgées dans notre société.
Il s'est adressé aux Français au conseil économique social et environnemental (CESE) le 8 février et sur TF1 le 10 février, dans "Paroles de français".
Sur les questions de financement d'une nouvelle prestation (branche, risque, protection ?), le président ne veut fermer aucune porte "par idéologie".
En revanche, il a souhaité souligner "la question de la responsabilité des familles". Au CESE il a parlé de "piété filiale qui est la reconnaissance de ce que l'on a reçu d'amour et de sacrifice et que cette reconnaissance, cette dette, est ce qui donne le plus de sens à la vie qui s'achève".
"La société ne remplace pas la famille mais la soutient" a-t-il expliqué au CESE.
Sur TF1 il a envisagé le "recours sur succession pour les familles qui ne s'occupent pas de leurs personnes âgées". Cette question fait débat : pour ou contre le gage sur patrimoine, le recours sur succession.
La famille est ici positionnée de manière centrale (Rappelons qu'elle avait été injustement pointée du doigt lors de la canicule de 2003).
Florence Leduc, présidente de l'association française des aidants, l'a rappelé au CESE : les aidants sont principalement des aidantes, des épouses, filles, belle-filles. (voir notre article sur les pièges de l'aidant désigné)
Ces aidants familiaux ont besoin d'aides, pour garder leur place d'épouse, de filles, belle-filles et pour pouvoir trouver appui auprès de professionnels, formés, compétents et coordonnés.
Comme en témoignait sur TF1 Ted Slowik, époux d'une personne malade Alzheimer de 80 ans, la fatigue est là. Il est reconnu qu'une majorité d'aidants meure très souvent avant leur malade.
La présidente de France Alzheimer a rappelé au CESE : les aidants familiaux consacraient 6 heures et demi par jour à leur proche malade soit l'équivalent de 3000 euros par mois. Elle reste dubitative quant aux assurances dont les rentes restent faibles au regard des besoins, et dont les critères excluent souvent les malades Alzheimer.
Quand on compare la France avec d'autres pays européens, on s'aperçoit que notre pays conjugue plusieurs approches pour accompagner les personnes fragilisées, handicapées, sans en privilégier aucune : l'approche familialiste (soutenue par des services d'aides aux aidants), étatiste (sécurité sociale, prestation universelle : APA), locales (collectivités locales), libérale (assurances, mutuelles).
C'est une chance que d'avancer en âge, de grandir, de vieillir (comme le rappelle la Fondation nationale de gérontologie).
Pour éviter cette désagréable sensation de peser sur les autres, pour accéder à des services permettant de terminer sa vie dignement, même quand la maladie handicape, prenons le pari de la solidarité nationale (pour un vrai 5ème risque), en lien avec les solidarités locales, familiales, intergénérationnelles, au quotidien, dans les quartiers, les villages.