Trouver son lieu de vie
2022 dans le rétro : retour sur une année de crises
2022 a démarré tambour battant, avec la parution du livre-enquête de Victor Castanet, Les Fossoyeurs. Ce décryptage minutieux des pratiques de certains Ehpad a entraîné des réactions en cascade, et a contribué à faire passer à la trappe d’autres événements majeurs de l’année. Retours sur 12 mois riches en émotions.
Victor Castanet fait trembler le monde des Ehpad
Le scandale a éclaté fin janvier, avec la publication d’extraits
insoutenables dans Le Monde. Puis, quelques jours plus tard, du livre
lui-même. Il fait le reconnaître, la démonstration est implacable :
détournements massifs d’argent public, maltraitance des résidents,
vraies fausses embauches… les pratiques du groupe privé Orpea sont
passées à la moulinette, preuves à l’appui.
Et la réaction des pouvoirs publics ne se fait pas attendre : très vite, l’État
saisit la justice, organise une campagne d’inspection d’une ampleur
inédite et passe de nouvelles mesures législatives visant à favoriser la
transparence en Ehpad. Dernière en date, un arrêté qui définit les
indicateurs qui seront communiqués dès cette année au public.
Pas de loi grand âge pour autant, cependant : pour le nouveau ministre de l’Autonomie Jean-Christophe Combe, elle ne représente pas « le moyen le plus approprié de passer à l’action ». En parallèle, l’annonce d’une concertation sur la fin de vie a laissé de nombreux acteurs du secteur songeurs…
De son côté, Orpea fait le ménage dans ses rangs et les citoyens se mobilisent, avec, notamment, la création et le lancement des travaux de l’Observatoire du grand âge.
Des Ehpad qui se bougent malgré tout
Face à cette libération de la parole, à cette indignation bien légitime, reste que quand le besoin d’aides s’intensifie 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, quand le domicile n’est plus adapté, éloigné de tout, les Ehpad constituent malgré tout une réponse incontournable.
D’autant qu’au-delà des brebis galeuses, ils sont nombreux à se bouger pour faire changer l’accompagnement du grand âge, comme les pionniers du label Humanitude, l’Ehpad Kersalic à Guingamp qui installe des tiers-lieux à tous les étages ou encore les Jardins d’Haïti, à Marseille, qui multiplie les initiatives, les rencontres et les événements.
Crise sur crise sur crise
Après cette première crise majeure, 2022 a traversé une succession de zones de turbulence : conflit en Ukraine, crise de l’énergie, de l'essence, inflation galopante, canicule, superfeux, délabrement du système de santé, pénurie de personnel dans les structures d’accompagnement du grand âge…
À tel point que la campagne présidentielle, qui a conduit à la réélection d’Emmanuel Macron, a fait peu de bruit, de même que l’embellie côté covid, avec la fin de l’état d’urgence sanitaire.
Même si l’année s’achève par une reprise des contaminations, associée
à une épidémie de grippe particulièrement précoce, et que les stigmates
de la crise sanitaire sont toujours là.
En termes de santé mentale, mais aussi d’isolement : le tissu social s’est dégradé, la solitude gagne du terrain.
Pour les vieux, les aidants, la société civile se mobilise
Face à ce sombre tableau, parce qu’il faut continuer d’avancer, la société civile se mobilise. Des collectifs émergent, proposent, alertent, les associations lancent initiatives sur initiatives pour recréer du lien, renforcent leurs actions avec et pour les vieux et les aidants.
Des aidants qui ont vu leur droit au répit un peu élargi en 2022, et qui font l’objet d’une stratégie pluriannuelle qui vise à renforcer le développement de l’offre de répit et à reconnaître l’ensemble des aidants, et doit démarrer cette année.
Alors, en 2023, on garde la foi ?
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