Etre aidant, être aidé
Les aidants à l'épreuve du reconfinement : les conseils de Claudie Kulak
La présidente du Collectif je t’aide alerte sur les risques à nouveau encourus par les aidants et les aidés
Comme on pouvait s’y attendre, et comme l’ont démontré plusieurs enquêtes, le confinement du printemps a lourdement pesé sur les aidants. Comment faire face à ce deuxième round ? Les conseils de Claudie Kulak, fondatrice de la Compagnie des aidants et présidente du Collectif je t’aide.
Durant le premier confinement, 9 aidants sur 10 ont ressenti un impact négatif, qu’il s’agisse de difficultés à obtenir une aide extérieure, de renoncement aux soins pour la personne aidée, de fermeture des structures d’accueil ou d’isolement accru.
Leur charge mentale, déjà bien lourde en temps normal, s’est accentuée, et plus de la moitié d’entre eux ont dû effectuer des gestes de soin habituellement réalisés par des professionnels (changement de pansement, de cathéter, piqûre…), rappelle Claudie Kulak.
« Sans oublier une aggravation de leurs problèmes de santé, le renoncement aux soins ayant été exacerbé, et, bien entendu, l’épuisement », ajoute-t-elle.
Quelles leçons tirer de cette période éprouvante ? Que faire pour minimiser autant que faire se peut les effets négatifs du reconfinement ?
« D’abord, se rapprocher du Clic ou du centre communal d’action sociale (CCAS) de la ville où réside la personne aidée », conseille Claudie Kulak. « Les communes et les Conseils départementaux se sont fortement mobilisés au printemps ».
A Laval par exemple, les agents du CCAS appellent chaque semaine près de 200 personnes âgées isolées.A Saverdun, dans l’Ariège, ils leur livrent leurs courses. Le département des Hauts-de-Seine a renforcé l’offre de répit pour les aidants, en mobilisant 90 000 euros pour financer des séjours temporaires en Ehpad.
Sans compter toutes les actions solidaires à l’initiative d’associations, d’entreprises… Même si de nombreuses petites associations sont aujourd’hui en difficulté, note Claudie Kulak.
« Ensuite », souligne-t-elle, « il ne faut surtout pas suspendre les interventions des aides à domicile et continuer à se faire aider pour alléger la charge. »
Ne pas hésiter, non plus, à utiliser les lignes de soutien et d’accompagnement dédiées, commecelles d'Espace singulier, qui répond aux questions des aidants au 0805 38 14 14, ou d'Avec nos proches, où des aidants répondent aux aidants au 01 84 72 94 72.
En ligne, les aidants peuvent aussi contacter le Collectif je t’aide via ce formulaire ou la Compagnie des aidants par mail à l’adresse suivante : contact@lacompagniedesaidants.org
« Il faut que chacun d’entre nous prenne l’initiative de s’informer, mais aussi de se faire connaître : il n’y a pas de honte à demander de l’aide », conclut-elle.
Reste que le risque est grand pour la santé des aidants comme celle de personnes fragiles. Burnout, maltraitance… les risques sont nombreux, et peuvent être fatals, témoigne le Dr Christophe Trivalle.
Mon interview par @so_sroy (🙏) sur l’abandon des malades #Alzheimer et de leurs aidants pendant la première vague du #covid19 (pour ceux qui n’auraient pas eu accès à la version intégrale et à distance de la publication papier 📄) pic.twitter.com/kdG3E41nYC
— Christophe Trivalle (@CTrivalle) November 10, 2020
D’autant que selon une fiche publiée le 9 novembre par la Haute autorité de santé, les patients hospitalisés pour covid-19, sortant sous oxygénothérapie et les patients atteints de la covid-19 non hospitalisés ayant des besoins en oxygène doivent être suivis à domicile, et donc sous la surveillance des aidants. Une pression supplémentaire…
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