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Etre aidant, être aidé

Identité et généalogie : chacun à (a) sa juste place

Auteur Rédaction

Temps de lecture 4 min

Date de publication 18/11/2019

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Alors, si l’on remettait un peu d’ordre dans tout cela ?

On le sait maintenant : être confronté un jour à la maladie d’un proche ou à un diagnostic inquiétant peut entrainer une modification profonde de l’écosystème familial ou amical, voire brouiller l’identité et la juste place sur notre arbre généalogique.

C’est que les choses vont trop vite ! Face à la situation,

- On n’a pas eu le temps de trouver la bonne information relative à ce nouvel état de fait,
- On n’a pas pu prendre conscience de ce que cela va entrainer pour le proche aidant,
- Le proche n’a pas pu prendre conscience qu’en deux temps, trois mouvements il est devenu un aidant,
- Le proche n’a pas pu y réfléchir à deux fois avant de prendre des décisions importantes et très impactantes, comme par exemple arrêter son activité professionnelle.

Car, ce que l’on ne sait pas, au tout début, c’est la forme que l’aide va prendre, combien de temps cela va durer, quelles seront les évolutions de la maladie, et aussi, ce qui existe sur le territoire pour le prendre soin de son proche.

Chacun s’y retrouvera !

Ce que l’on sait, aussi, c’est qu’il est important de ne pas prendre des décisions irréversibles, définitives avant de comprendre, de connaitre, d’appréhender les évolutions et les incidences sur l’écosystème à l’intérieur duquel nous évoluons tous, chacun pour notre part.

Choix éclairés


D’où l’importance d’accéder au plus vite, et ce, si possible dès le début du processus, à l’information nécessaire et suffisante, fiable, ni trop, ni trop peu.

Mais également, il s’agit de s’adresser à des interlocuteurs « aidants », en capacité d’adapter pour chacun les bonnes informations qui vont permettre de faire des choix éclairés.

Je me souviens de cette jeune femme me parlant de son désarroi depuis qu’elle fait la toilette de son père, accentué par la réprobation de ce dernier ! Elle disait être devenue une soignante et elle voyait que son père ne la voyait plus comme sa fille ;

Je pense aussi à ces femmes, souvent appelées « mère courage », prodiguant des soins quotidiens à leurs enfants malades, touchés par des conséquences invalidantes de leur pathologie, et ce de longue date ; ainsi nommées (voire assignées), ces femmes auront-elles d’autres choix que de continuer à prodiguer ces soins de santé à leur enfant ? Au risque de brouiller la relation, de la rendre confuse pour les uns et pour les autres.

Je me souviens aussi des femmes qui au cours d’une rencontre ont exprimé de ne plus être une maman pour leurs enfants malades et ces femmes pleuraient ;

Je pense à ces adolescents qui souhaitaient tellement bénéficier de soins requis par leur état de santé, prodigués par des intervenants professionnels pour préserver leur intimité ;

Je pense à ces hommes en situation de handicap, n’osant pas dire à leur femme qu’ils souhaiteraient recourir plutôt à des intervenants professionnels car ce qu’ils souhaitaient ardemment, c’était retrouver leur épouse ;

Je pense aussi à ces proches aidants, évoquant la situation de leurs parents âgés, disant qu’ils étaient devenus les parents de leurs parents !

Alors, si l’on remettait un peu d’ordre dans tout cela ? Si l’on proposait à ceux qui sont concernés par ces situations douloureuses de reprendre deux chemins, celui de l’identité d’une part, et celui de la généalogie.

Identité ou généalogie



L’identité, dit le dictionnaire, est le caractère permanent et fondamental de quelqu’un, de son individualité et de sa singularité ; c’est l’identité qui répond à un ensemble de données de fait et de droit qui permettra d’individualiser quelqu’un, comme sa date et lieu de naissance, son nom et prénom, sa filiation, le tout matérialisé par une carte d’identité, une photo d’identité qui caractérise quelqu’un à jamais et servira de point de repère à notre position tout au long de la vie.

La généalogie, quant à elle, se caractérise par un arbre généalogique qui détermine pour chacun de nous nos gênes, notre famille, la génération à laquelle on appartient et aussi une suite d’ancêtres qui établissent une filiation ; et, dans cet arbre, nous restons bien les enfants de nos parents, des filles et des fils solidaires de leurs parents au moment où ils éprouvent des difficultés de vie, proches d’eux pour les aider à organiser l’aide et les soins dont ils ont besoins, en prenant garde de ne pas penser et de ne pas parler à leur place à chaque fois que cela est possible, bien entendu !

D’où l’importance de réfléchir aux directives anticipées, pour être les fils et les filles portevoix de nos parents.

Histoire de retrouver juste sa juste place !

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