Etre aidant, être aidé
18 grandes entreprises partagent leurs solutions pour soutenir leurs salariés aidants


Soutenues par Astrid Panosyan-Bouvet, ministre chargée du Travail et de l’Emploi, une vingtaine d’entreprises ont lancé mardi 11 février une « coalition des entreprises engagées pour les aidants ». Premières actions : la publication d’un guide de solutions et la diffusion d’une campagne de communication sur les réseaux sociaux.
« La transition démographique redessine notre économie et nos structures sociales. Au cœur de cette révolution silencieuse se trouve une réalité souvent méconnue : aujourd’hui, 11 millions de Français accompagnent un proche dépendant, dont 5 millions de salariés déclarés », écrit Sibylle Le Maire, directrice exécutive de Bayard et fondatrice du Club Landoy en ouverture du guide.
En 2030, un salarié sur quatre sera concerné, prévoit François Marinière, président du directoire de Bayard.
Avec un impact, bien sûr, sur la santé des aidants, mais aussi sur les entreprises : le « coût de l’aidance » est estimé entre 20 et 30 milliards par an, et 30 % des salariés aidants seraient contraints de démissionner pour s’occuper de leurs proches, pointe Sibylle Le Maire.
Aussi, une vingtaine de (grandes) entreprises ont rejoint la coalition fondée par le club Landoy (qui fait partie du groupe Bayard) : Action Logement, AG2R La Mondiale, Axa France, le groupe BPCE, le groupe Caisse des Dépôts, le Crédit Agricole, EDF, Generali, Klésia, Legrand, L’Oréal, La Poste Groupe, Sanofi, la SNCF, Henner, LinkedIn, Groupe Servier et SNCF Gares & Connexions.
Elles espèrent « donner l’impulsion et créer un collectif structuré d’entreprises engagées dans le soutien de leurs collaborateurs aidants ».
Des entreprises déjà mobilisées en interne sur les questions liées à l’aidance. La Caisse des dépôts, par exemple, a créé en 2022 des ateliers des aidants avec le soutien de l’Association française des aidants, où les personnes concernées peuvent se retrouver pour échanger entre eux, avec aussi une assistante sociale et un psychologue du travail.
De son côté, La Poste a imaginé en 2017 un « certificat » d’aidant familial, qui permet de bénéficier de mesures RH spécifiques (aménagement des horaires de travail, télétravail supplémentaire, passage à temps partiel, mobilité géographique pour se rapprocher de la personne aidée…). Aujourd’hui, plus de 5 000 postiers (sur 160 000 salariés au sein du groupe) ont un certificat, parfois plusieurs s’ils aident plus d’une personne.
Des solutions à retrouver parmi les 20 initiatives recensées dans le guide publié la semaine dernière par la coalition.
#AidantsParlonsEn
Autre action de la coalition, le lancement d’une campagne de communication sur LinkedIn visant à sensibiliser dirigeants comme salariés sur le sujet de l’aidance au travail, et à libérer individuellement et collectivement la parole sur ce phénomène de société grandissant.
Aujourd’hui, a rappelé Sibylle Le Maire lors du lancement de la coalition, 75 % des salariés aidants ne font pas part de leur situation par crainte de la stigmatisation ou par manque de confiance.
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