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Bien vieillir (prendre soin de soi)

Silver Parade : au nom de la mémoire

Auteur Rédaction

Temps de lecture 3 min

Date de publication 18/04/2019

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La fête, une énergie qui se partage… à tout âge

« Pour nous, la musique a toujours été une force. Et c’est une chance pour le monde. Parce que la musique guérit les maux... » C’est ainsi que le chanteur martiniquais Dédé Saint-Prix résume l’énergie qui le tient « debout » depuis tout-petit, comme beaucoup d’Antillais de sa génération (voir encadré).

Autorégulation des tensions sociétales


La musique, voix de mémoire et de transmission, le mouvement et la danse, sont indissociables de la fête aux Antilles, comme c’est le cas dans le Carnaval, portés par le rythme puissant du tambour, cœur battant de la résistance des hommes.

Le Carnaval détend les tensions d’une société marquée par le trauma de l’esclavage et les inégalités héritées des structures coloniales. Vertus de l’inversion, mariages burlesques, outrances et sacrifice final du Vaval brûlé en place publique ; énergie collective, partagée, bienfaisante et inclusive… À travers les Vidés et défilés des groupes à peau, tout un peuple renoue avec ses racines afro-caribéennes, se réconcilie avec ses héritages métis, créoles.

Parade « Granmoun » : les anciens au cœur du savoir


« Ces dernières années, j’avais noté au cours des élections des Reines du carnaval des propos qui me choquaient, du style « tu vas te déguiser en Martiniquaise ». Pourtant, ces vêtements (les têtes calendées, les grands-robes) sont des éléments du patrimoine. Je me suis dit qu’il était temps de valoriser ces costumes, en associant nos aînés à la démarche. »

Nathalie Coyan Parfait, directrice de cabinet du maire de Rivière Salée, est à l’origine de l’organisation de la première Silver Parade de la Martinique, décrite ici par nos confrères de Martinique première, qui a eu lieu durant l’édition du carnaval 2019.

Pensée comme « un moment de fête intergénérationnelle pour les aînés et leurs familles », elle a réuni enfants et grands-parents sur le thème Tradisyon nou pa an dégizman (la tradition n’est pas un déguisement).

La ville de Rivière-Salée et le COR
(Collectif des opérateurs de rues), ont encadré ce défilé sur un parcours d'un kilomètre. D’autres partenaires associatifs (Valeurs Saléennes, Harmonie et créativité, Acier trempé) ont appuyé l’initiative.

Plusieurs Ehpad, tel le logis Saint-Jean, et autres structures d’accueil ont mobilisé minibus, aidants familiaux et personnel pour l’accompagnement des personnes à mobilité réduite. Une coordination avec les hôtels a fait passer le message auprès des touristes. La perennisation de cette initiative dépend désormais de la volonté des politiques locaux et régionaux.

La fête, une énergie qui se partage


Enfant des faubourgs, l’artiste Dédé Saint-Prix est né « en bas de la rue », au François. Adolescent, il allait, les jours de fêtes, « pousser le Chouval bwa » (manège de chevaux de bois créole, qu’on fait tourner à bras d’homme).

Là où les Européens avaient placé un orgue de Barbarie, les Antillais ont inventé un rythme entrainant et joyeux (Ti-bwa, accordéon, tambour debonda, chacha, etc.), installant un chœur de musiciens unique et singulier au pied du mât du manège.

Dédé Saint-Prix, 50 ans de carrière, fier de ses héritages afro-caribéens, court les scènes du monde entier. Il transmet cette énergie à un public fidèle et aussi à des personnes handicapées, âgées ou malades, en France métropolitaine, comme sur son île natale, au sein de l’association Musique et Santé.


Photos R. Charlotte pour la Mairie de Rivière-Salée
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