Cinéma : Du miel plein la tête
Voir Alzheimer autrement
Du miel plein la tête raconte l’arrivée d’Amadeus (Nick Nolte), atteint de troubles cognitifs et incapable de vivre seul, dans la famille de son fils. Une arrivée qui entraîne de nombreux bouleversements pour cette famille tranquille de la bourgeoisie londonienne. Au milieu du désordre, c’est aussi la naissance d’une relation tendre et fusionnelle entre la petite Tilda, 10 ans, et son grand-père.
Après le succès outre-rhin d’Honig im Kopf, le réalisateur allemand Til Schweiger, dont le grand-père était atteint par la maladie, a souhaité partager ses préoccupations et son regard sur Alzheimer devant un plus large public.
Alzheimer sans frontières
Réalisé 5 ans plus tard, Du miel plein la tête (Head full of honey), n’est autre que le remake de son propre film qui n’avait pas connu de carrière internationale.
L’ambition affichée de cette nouvelle version est donc de traiter d’une maladie grave avec légèreté et pédagogie. La maladie d’Alzheimer est devenu un sujet régulièrement traité au cinéma, mais rares sont les films qui l’abordent sans faire peser un lourd fardeau sur le spectateur.
Du miel plein la tête est une comédie, dramatique certes, mais une comédie avant tout. Le film ne cherche pas à se moquer ou à tourner en dérision la maladie, mais plutôt à relativiser même s’il n’hésite pas à forcer un peu le trait. Tous les malades ne tirent pas au pistolet dans leur maison ou ne confondent pas le réfrigérateur avec les toilettes…
Une ambition pédagogique
Si certains ressorts comiques ne sont pas des plus fins et si le film ne brille pas par son ambition cinématographique, Du miel plein la tête demeure cependant un outil habile de sensibilisation à une maladie encore trop mal perçue.
A travers cette relation entre Tilda et Amadeus, on apprend à aborder et comprendre la maladie d’Alzheimer. La musicothérapie, l’importance de ne pas contredire, d’apporter de l’affection… de nombreux éléments sont disséminés tout au long du film pour permettre aux aidants et futurs aidants de mieux assimiler le comportement des malades.
L’astuce du film réside dans le rôle de Tilda, qui du haut de ses 10 ans, cherche à comprendre et se fait expliquer la maladie par des spécialistes. L’exercice donne lieu à une vulgarisation salvatrice du langage médical et à une compréhension simple du fonctionnement de ces troubles cognitifs.
Sans une ambition cinématographique débordante, Du miel plein la tête se singularise néanmoins en traitant avec sensibilité et décontraction d’une maladie qui touche, directement ou indirectement, 3 millions de personnes en France.