Comprendre les fragilités
Alzheimer : rencontre avec le docteur Dorothée, chercheur à l'Inserm
Notre visite au Centre de Recherche scientifique Saint-Antoine (CRSA) de l'Inserm nous a permis de rencontrer le docteur Guillaume Dorothée, chercheur en neurologie, et ainsi de mieux comprendre comment s’articulent les recherches autour de la maladie d’Alzheimer.
La maladie d’Alzheimer se caractérise par l’accumulation des protéines pathologiques A bêta (bêta-amyloïde) et tau. Les recherches se sont d’abord concentrées sur la protéine A bêta qui semblait être l’élément déclencheur mais les résultats se sont avérés décevants.
L’essentiel des efforts tournent désormais autour de la protéine tau, avec des résultats beaucoup plus concluants comme l’explique le docteur Dorothée : “Agir sur la protéine pathologique tau permet de prédire et ralentir la progression de la maladie”.
Le rôle du laboratoire est donc d'identifier les biomarqueurs qui permettent de prédire la maladie d’Alzheimer afin de la prévenir et d’agir.
De nouvelles approches qui génèrent de nouveaux espoirs
Avec le soutien de la fondation Vaincre Alzheimer, les recherches au sein du CRSA visent notamment le système immunitaire à travers deux approches. La maladie engendre en effet différentes réponses immunitaires, certaines étant bénéfiques, d'autres pas.
- L’immunothérapie permet d’agir sur les défenses immunitaires du patient pour traiter la maladie. L’idée est de “vacciner pour stimuler le système immunitaire et ainsi éliminer les protéines malades” explique le docteur Dorothée.
- L’immunomodulation est une approche d’immunothérapie de nouvelle génération aussi développée au laboratoire, avec laquelle “il ne s’agit plus d’aller cibler directement les protéines malades mais plutôt d’aller amplifier certaines populations immunitaires (de globules blancs NDLR) qui vont moduler les réponses immunitaires dans le cerveau et essayer de les réorienter vers un effet bénéfique” poursuit le docteur.
De nouveaux espoirs naissent en combinant ces deux approches qui permettent de cibler directement les protéines malades et de réorienter les réponses immunitaires vers des effets bénéfiques. Le docteur Dorothée évoque “des avancées réelles qui suggèrent un impact sur la maladie”.
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