Comment évaluer la douleur ?
15 octobre : journée mondiale contre la douleur
Si la douleur est un signal d'alarme utile, quand elle est persistante ou déclenchée par un soin, elle finit par nuire à la personne qui souffre comme à son entourage.
Au lendemain de la journée mondiale contre la douleur, comment l'évaluer pour mieux la maîtriser ?
Mieux sensibiliser à la lutte contre la douleur
Cité dans la Charte contre la douleur, le Professeur Jean-Claude Ameisen, président du Comité Consultatif National d'Ethique (CCNE) estime que la douleur "est une atteinte à la santé et au bien-être à laquelle il convient de remédier. Car ne pas soulager une personne frappée de douleur chronique c'est la soumettre par défaut à un traitement cruel, inhumain ou dégradant. Ce qui correspond à la définition de la torture ». Pour sensibiliser, diffuser les outils, les indications de traitements, les formations... La Société Française pour l’Etude et le Traitement de la Douleur (SFETD) en a fait une discipline médicale à part entière.
Evaluer une douleur c'est lui donner sa juste valeur.
Le Centre National de Ressources et de Lutte contre la Douleur (CNRD) partage des grilles et échelles validées qui permettent soit de noter sa douleur soit de l'évaluer en tant que professionnels du soin.
Noter l'intensité de la douleur
Des échelles ou réglettes permettent à la personne douloureuse d'évaluer elle-même son ressenti sur une échelle de 0 (pas de douleur) à faible (1), modéré (2), intense (3), extrêmement intense (4). Une autre échelle permet au patient de noter sa douleur de 0 à 10, 0 étant l'absence de douleur et 10 la douleur maximale imaginable.
Ce type d'échelle impose que la personne comprenne la consigne et ne voit en cette échelle qu'’un outil abstrait.
Evaluer le ressenti de la douleur
Si la personne douloureuse ne peut évaluer son ressenti, la douleur est évaluée par les professionnels soignants avec des échelles d'hétéro-évaluation comme :
ECPA :évaluation comportementale de la douleur chez la personne âgée, avant les soins (expressions du visage, position spontanée au repos, mouvements, relations à autrui), et pendant les soins (anticipation anxieuse, réactions, plaintes)
Doloplus demande l'observation du comportement et son retentissement somatique, sur le corps (plaintes, zones douloureuses, mimiques, sommeil), lors des mouvements, de la toilette, de l'habillage, les effets sur la communication, la vie sociale, les troubles du comportement.
Algoplus demande de noter cinq domaines observés : le visage, le regard, la/les plaintes(s), le corps, le comportement
Selon les scores de ces échelles, les professionnels de santé ajusteront le traitement anti-douleur, antalgique, analgésique.