Bien vieillir (prendre soin de soi)
Liberté, amour et grand âge : cherchez l'intrus
Comment accompagner la vulnérabilité
Les médias se sont fait l'écho de deux histoires qui interpellent sur les images que nous inspirent le grand âge et la vie intime, sexuelle.
C'est un sujet particulièrement tabou, difficile à aborder, notamment avec les proches aidants.
En Côte d'Or, France Bleu Armorique titre ce 12 août "un résident de maison de retraite fugue pour un rendez-vous romantique".
C'est la petite-fille qui a paniqué en ne le voyant dans son appartement de sa résidence service. La direction de la résidence a appelé la gendarmerie.
En fait il était en rendez-vous galant à quelques mètres de là.
L'occasion de préciser que les locataires de ces résidences services sont des personnes suffisamment autonomes pour y vivre leurs choix, en se faisant par exemple leurs repas dans leur kitchenette... Une présence est assurée ainsi que des services collectifs ou à la carte (repas, ménage...).
On voit par ce fait divers que les proches n'imaginent leurs parents ne vivant que chez eux, presque à attendre les visites...
Or ils vivent leur vie, plus ou moins intense, mouvementée, comme tout un chacun.
Pas facile à entendre, à imaginer.
L'idée première est d'accepter la vie de son proche, de respecter, voire de préserver son intimité (frapper avant d'entrer et attendre la réponse, respecter les pancartes "ne pas déranger"....).
Si les choix étonnent, dérangent, seule la parole aide : oser aborder le sujet, exposer vos difficultés (avant celles supposées de votre proche). Seul l'échange va permettre de mettre des mots, d'écouter, d'apaiser.
Comme le conclut l'article, "Plus de peur que de mal donc pour la famille, qui doit maintenant faire connaissance avec l'heureuse élue".
Autre enquête plus difficile : celle de France Info ce 16 août sur les "agressions sexuelles en maison de retraite, un tabou français".
L'article s'appuie sur le témoignage d'une famille qui a porté plainte, ce qui est très rare, suite au viol de la maman, malade, aphasique, résidente d'un établissement médicalisé. La direction, le personnel s'est tu, "pour protéger les proches".
Face aux manques de chiffres, France Info a mené l'enquête et découvert une quinzaine de cas médiatisés en deux ans. Un rapport du ministère de l'Intérieur de 2016 parle de "0,2 % des personnes âgées de 60 à 75 ans déclarent avoir été victimes de violences sexuelles commises par une ou des personne(s) ne vivant pas avec elles au moment de l’enquête".
Les maladies neurodégénératives et les troubles du comportement associés finissent par aveugler des professionnels de l'aide qui rappellent qu'ils sont en nombre insuffisant.
Pourtant ces agressions sont objectivables. On sait faire la différence entre un acte consenti, accepté et un abus, même s'il faudrait former des brigades spécialisées en gériatrie, comme il en existe pour l'enfance.
Un résident qui change de comportement, dont le regard est effrayé, qui se rétracte au moindre contact... sans tomber dans la paranoïa, la vigilance est de mise.
Si la sexualité fait partie intégrante de notre vie, jusqu'au bout, aucune agression ne saurait être tolérée.
France Info raconte les campagnes de communication sur les risques d'agressions sexuelles des plus âgés au Québec.
Qu'attend-on en France pour faire appliquer les lois votées, comme la protection des majeurs vulnérables insiste l'avocate spécialisée maître Fresnel, expert pour Agevillage ?
En tout cas au moindre doute, face à un risque d'agression, composez le 3977 : numéro national de lutte contre la maltraitance des plus âgés.