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Bien vieillir (prendre soin de soi)

A voir : Le corps des vieux, un film sensible sur l'amour au grand âge

Auteur Rédaction

Temps de lecture 3 min

Date de publication 31/07/2017

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Peut-on encore s’aimer quand on est vieux, malades ? Un joli court-métrage signé Louise de Prémonville.

Pas à pas, l’idée fait son chemin : oui, les envies, les désirs perdurent tout au long de la vie, et les plus âgés ont aussi le droit de vivre leur sexualité. Pourtant, dans les faits, le sexe au grand âge reste tabou, mal considéré, invisible, comme le montre Le corps des vieux, un court-métrage tout en subtilité de Louise de Prémonville.

Jacques (incarné par Philippe Nahon), 75 ans, et son épouse Lucie, 70 ans (Monique Grand-Perret), vivent en maison de retraite. Ensemble, sans être ensemble : la maladie semble avoir rompu tout lien entre les deux amoureux.

Pourtant, « Jacques s’évertue à retrouver chez elle une étincelle, un signe, une connexion, même infime », explique la réalisatrice.

Le jour de l’anniversaire de Lucie, Jacques finit par déceler cette étincelle… mais sera contraint de quitter l’Ehpad en catimini pour vivre un moment d’intimité avec sa femme.

Pour lui, c’est une nuit d’amour. Pour les soignants, qui pensent Lucie incapable de donner son consentement, il s’agit d’une agression sexuelle.

« Lorsqu’à la fin, ceux amenés à prendre une décision quant au déplacement de Lucie s’accusent mutuellement de ne pas savoir ce qu’elle ressent, chacun avoue finalement son impuissance face à la maladie », souligne Louise de Prémonville.

Et Lucie dans tout ça ?


Car en Ehpad comme à domicile, et même sous tutelle ou curatelle, chacun a le droit à une intimité. La loi l’affirme, mais la société ne respecte pas toujours les règles. Surtout quand il s’agit de personnes malades, désorientées.

Le personnel qui entre bien souvent sans frapper, les familles qui refusent de voir leur parent refaire sa vie et les personnes âgées, elles-mêmes.

« Il faut replacer les choses dans leur contexte, et ne pas oublier que pour les résidents d’aujourd’hui, leur jeunesse s’est faite largement dans les écoles non mixtes, la peur du ‘qu’en dira-t-on’ ; et avec l’idée qu’une femme ‘honnête’ n’avait pas de plaisir, et que l’éducation sexuelle des jeunes hommes se faisaient auprès des prostituées » rappelle Marick Fèvre, coauteur de l’ouvrage Amours de vieillesse.

Mais les choses changent… Une nouvelle génération, qui a vécu la libération sexuelle, est aujourd’hui à l’âge de la retraite. Et demain en Ehpad : acceptera-t-elle elle aussi les intrusions et la censure de la famille et des soignants ?

Et quid de tous ceux et toutes celles qui assument aujourd’hui et continueront d’assumer demain une sexualité non hétérosexuelle ?

Le film, délicat et sensible, soulève implicitement toutes ces questions, grâce, notamment, à des personnages aussi justes que possible.

Pour écrire le scénario, l’auteur Basile Charpentier (également psychomotricien) et la réalisatrice ont en effet passé deux mois en immersion dans une maison de retraite de Poitiers, qui a également servi de lieu de tournage.

Le corps des vieux, court-métrage (20 minutes) de Louise de Prémonville
Hybrid Films

Voir la bande-annonce


Diffusions programmées en août sur Be TV (Belgique) et TV5 monde (hors France).
Informations sur les prochaines diffusions sur la page Facebook du film.

Le DVD est également disponible dans certaines médiathèques, et à la location pour des projections/débat pour les associations, collectivités et établissements.

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