Comprendre les fragilités
Lycéens et malades d'Alzheimer créent une pièce de théâtre sur la mémoire
C’est une troupe de théâtre pas comme les autres qui est montée sur les planches ce dimanche 25 juin. Ce jour-là, le théâtre Berthelot, à Montreuil (93), programmait une représentation de Nos mémoires imaginaires, une pièce créée et jouée par des résidents atteints de troubles cognitifs de la résidence Diane Benvenuti et des élèves du lycée Grégor Mendel.
Aujourd’hui, ils sont parfaitement à l’aise avec Viviane, Colette, Louise, Jacqueline, Jean-François et Jean-Jacques. Depuis octobre 2016, ils se rencontrent une fois par semaine dans le cadre de l’atelier théâtre proposé par l’établissement.
Difficile de nouer des relations et de monter un projet en commun ? « Comme ils ont la maladie d’Alzheimer, ils ne se souviennent pas des textes, alors il y’a beaucoup d’impro », répond Luca.
Car c’est ce qui fait toute l’originalité de la pièce : certains dialogues sont écrits, d’autres naissent à chaque répétition.
A la dernière répétition, Jean-François a évoqué ses souvenirs à l’armée, des moments forts, qui l’ont marqués. Les fois précédentes, il répondait plutôt sur le ton de la plaisanterie.
Colette ne se souvient plus, d’une répétition sur l’autre, de la finalité de l’atelier, ni qu’ils monteront tous sur scène à l’issue de ces huit mois partagés. Mais elle prend visiblement beaucoup de plaisir à s’exprimer, à se faire applaudir, à embrayer sur une chanson…
« A tout moment, le spectacle peut partir ailleurs », confirme Catherine Decastel. « Mais c’est aussi cette fragilité qui fait la beauté du projet. »
C’est d’ailleurs le sujet de la pièce, qui traite du caractère fluctuant de nos souvenirs. Les fabriqués, les oubliés et ceux qui nous ont changés.
Dimanche dernier, une centaine de personnes est venue assister à une représentation pleine d'émotions.
« La plupart des gens pensaient voir un spectacle amateur, du genre représentation de fin d'année je pense. Mais en fait, c'était un peu plus que ça. Et c'est là la réussite de cette pièce. Nous sommes des amateurs particuliers », sourit Pauline Allain, l'animatrice de la maison de retraite.
Une réussite qui a valu une belle ovation aux comédiens, ravis, évidemment : « Bien sûr que ça me fait plaisir, je suis un peu exhibitionniste, enfin, j’aime qu’on m’aime », conclut Lise.
A lire aussi : Les résidents du Grand chêne brûlent les planches.
La prochaine représentation de la troupe de l'Ehpad de Seynod a lieu ce mercredi.
Pauline, Chloé, Luca, Yannis, Dalia et leurs camarades sont en classe de première, filière services de proximité et vie locale. Ils se destinent plutôt à devenir éducateurs spécialisés, à travailler dans la prévention ou à enchaîner sur un service civique : une large majorité de ces 17 jeunes n’avaient jamais mis les pieds dans un Ehpad il y a encore huit mois.
Aujourd’hui, ils sont parfaitement à l’aise avec Viviane, Colette, Louise, Jacqueline, Jean-François et Jean-Jacques. Depuis octobre 2016, ils se rencontrent une fois par semaine dans le cadre de l’atelier théâtre proposé par l’établissement.
Difficile de nouer des relations et de monter un projet en commun ? « Comme ils ont la maladie d’Alzheimer, ils ne se souviennent pas des textes, alors il y’a beaucoup d’impro », répond Luca.
Car c’est ce qui fait toute l’originalité de la pièce : certains dialogues sont écrits, d’autres naissent à chaque répétition.
« C’est quoi, la mémoire ? »
Avec Catherine Decastel, la metteuse en scène, ils ont appris à poser des questions à leur partenaires de scène, à rebondir sur leurs réponses pour enchaîner, bref, se sont formés aux techniques du théâtre d’impro.A la dernière répétition, Jean-François a évoqué ses souvenirs à l’armée, des moments forts, qui l’ont marqués. Les fois précédentes, il répondait plutôt sur le ton de la plaisanterie.
Colette ne se souvient plus, d’une répétition sur l’autre, de la finalité de l’atelier, ni qu’ils monteront tous sur scène à l’issue de ces huit mois partagés. Mais elle prend visiblement beaucoup de plaisir à s’exprimer, à se faire applaudir, à embrayer sur une chanson…
« A tout moment, le spectacle peut partir ailleurs », confirme Catherine Decastel. « Mais c’est aussi cette fragilité qui fait la beauté du projet. »
C’est d’ailleurs le sujet de la pièce, qui traite du caractère fluctuant de nos souvenirs. Les fabriqués, les oubliés et ceux qui nous ont changés.
Dimanche dernier, une centaine de personnes est venue assister à une représentation pleine d'émotions.
« La plupart des gens pensaient voir un spectacle amateur, du genre représentation de fin d'année je pense. Mais en fait, c'était un peu plus que ça. Et c'est là la réussite de cette pièce. Nous sommes des amateurs particuliers », sourit Pauline Allain, l'animatrice de la maison de retraite.
Une réussite qui a valu une belle ovation aux comédiens, ravis, évidemment : « Bien sûr que ça me fait plaisir, je suis un peu exhibitionniste, enfin, j’aime qu’on m’aime », conclut Lise.
A lire aussi : Les résidents du Grand chêne brûlent les planches.
La prochaine représentation de la troupe de l'Ehpad de Seynod a lieu ce mercredi.
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