Vivre chez soi
Robot à domicile, la solution miracle ?
Assistants de vie infatiguables
Au Salon Solulo-Services à la personne, l'espace Silver Economy Expo nous donnait à voir plusieurs robots, plus ou moins humanoïdes, développés par des entreprises, des start-up, motivées par le marché de l'aide aux personnes fragilisées, à leur domicile, en maison de retraite.
Moins impensable et plus tourné sur les usages quotidiens, le robot est-il l'avenir de l'Homme ? s'interrogent deux spécialistes de robotiques dans un livre publié par La Documentation Française.
Le quotidien peut déjà être soulagé avec nombreux petits appareils ménagers comme l'aspirateur ou la tondeuse automatiques. Sans oublier les tablettes, téléphones, ordinateurs pour rester connectés à Internet, et ses proches, ou la plus ancienne téléalarme, téléassistance.
Moins difficiles à entretenir et alimenter qu'un animal de compagnie, les robots sont inépuisables (ils peuvent répéter une tâche indéfiniment) et jamais agacés.
Même s'ils ne sont pas aujourd'hui à la portée de toutes les bourses, ils peuvent déjà soutenir la réalisation d'actes simples de la vie quotidienne : rappeler de prendre les médicaments, rappeler des messages de prévention (boire quand il fait chaud), ramasser un objet, mettre en relation avec les proches (voir le robot "Robin" d'une nonagénaire italienne). Le fait qu'ils ne soient pas aussi complexes que nous dans leur communication infra-verbale (mimiques, ton de voix) les rend même très adaptés aux personnes atteintes de troubles comme l'autisme. Aujourd'hui, ils ne peuvent accompagner des situations complexes (maladies neurodégénératives). De plus en plus compétents, ils pourront demain, repérer une attente, un besoin et même s'interdire d'agir pour maintenir l'autonomie de la personne assistée.
Ces robots-assistants visent aussi à soutenir, sans remplacer, la présence 24 heures sur 24 auprès de personnes fragilisées. C'est un défi non négligeable dans nos sociétés où chacun souhaite vieillir à son domicile.
Et même si certains leurs octroieraient bien des droits, un robot reste une machine, issue de son concepteur (lui-même un robot ?). "Il ne sera pas capable de choix éthiques que l'homme lui-même ne fait pas", soulignent les auteurs du livre. Mais les questions liées à la responsabilité de ses actes interrogent (comme les accidents des "voitures sans chauffeurs").
Et que faire de toutes les données que ces robots vont accumuler sur les personnes fragilisées jours après jours ? Vers qui les adresser ? Pour quoi faire ?
Comment sécuriser, renforcer la confiance dans ces technologies ? On attend le déploiement de normes, labels qui défendent les intérêts du consommateur âgé, fragilisé et de ses proches aidants.
Iront-nous jusqu'à tous imposer une "Vera gériatrique" à son aîeul fragilisé (comme dans la série suédoise "
L'avenir nous le dira.
Mais l'avenir... c'est nous !
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