Pour un médiateur spécialisé dans la perte d'autonomie
Le vieillissement, la perte d’autonomie d’un proche font vivre aux familles des situations difficiles qui peuvent aller jusqu’au conflit. D’où la nécessité, parfois, de recourir à la médiation familiale, ou encore mieux, de la création d’un nouveau métier, le médiateur familial spécialisé dans les questions liées à la perte d’autonomie.
On pourrait presque penser que les années ne sont plus le signe d’une impossibilité à réaliser des « prouesses » de la jeunesse. Mais la réalité est plus complexe.
D’une part, nous ne sommes pas tous égaux face au vieillissement, et d’autre part, certains se fragilisent plus ou moins brutalement. En fait, la situation globale est contrastée et la perte d’autonomie cognitive et physique n’est pas uniquement réservée aux très âgés. Elle peut même survenir très tôt et sans alerte préalable.
La survenue rapide de la dépendance, particulièrement problématique, laisse l’entourage sans réponse préalable et sans solution paraissant normale, naturelle. Devant la perte d’autonomie d’un parent ou d’un conjoint, l’impression d’être seul et démuni domine.
Dans les cas les plus simples, il faut rapidement assurer le maintien à domicile, repas, courses, ménage. Dans d’autres, il faut assurer une continuité des soins avec des réponses parfois à l’incontinence.
Quand la désorientation, la dégradation des capacités physiques s’accroissent fortement, les familles sont bien souvent poussées à l’institutionnalisation de leur proche.
Sans être exhaustif, les types de problèmes à résoudre sont :
D’une manière générale, face à ce type de situation, la « famille » au sens large est souvent en plein désarroi et aucune solution ne fait l’unanimité. Pire, cela est souvent une occasion de faire remonter à la surface des conflits anciens et créer des situations dramatiques.
Dans les cas de désaccord, on ne peut demander aux pouvoirs publics ou aux structures d’aide de trancher...mais plus grave, on ne peut les « obliger » à agir quand le refus vient du futur bénéficiaire s’il possède son libre arbitre.
Certaines fonctions peuvent faciliter un accord : le rôle des assistantes sociales est important mais on se trouve confronté à la limite des interventions des acteurs publics ou privés. Ces structures publiques ou privées ont pour mission :
Mais en aucun cas elles ne peuvent influencer des choix ou se mêler des conflits familiaux.
Une médiation suppose un médiateur qui soit reconnu et admis par tous les partenaires. Pour être ce dernier il lui faut:
Deux approches existent :
Ces formations pourront être tournées soit vers le transfert en établissement, soit vers le maintien à domicile.
Qui prendra en charge leur rémunération ?
Il faudra trouver un statut à ce médiateur qui ne saurait être une profession libérale. Si on détermine qu’il est salarié, il faut trouver un employeur. Il ne pourra être employé au coup par coup par les aidants.
Par contre il peut être un service offert par des structures telle que les Clic, les Maia, les services à domicile ou les Ssiad. Sa mission ponctuelle sera payante mais éventuellement couverte par des aides.
Une situation
Dans notre société française et plus largement dans les pays dits développés, la vieillesse a changé de visage et ne produit plus les mêmes effets. Pour beaucoup heureusement, l’âge n’est plus synonyme d’impossibilité de faire un grand nombre d’actes, le sport, les vacances dans des régions éloignées, et même une vie quotidienne très active.On pourrait presque penser que les années ne sont plus le signe d’une impossibilité à réaliser des « prouesses » de la jeunesse. Mais la réalité est plus complexe.
D’une part, nous ne sommes pas tous égaux face au vieillissement, et d’autre part, certains se fragilisent plus ou moins brutalement. En fait, la situation globale est contrastée et la perte d’autonomie cognitive et physique n’est pas uniquement réservée aux très âgés. Elle peut même survenir très tôt et sans alerte préalable.
La survenue rapide de la dépendance, particulièrement problématique, laisse l’entourage sans réponse préalable et sans solution paraissant normale, naturelle. Devant la perte d’autonomie d’un parent ou d’un conjoint, l’impression d’être seul et démuni domine.
Des problèmes à résoudre
Il faut parfois du jour au lendemain assurer l’hygiène, les soins, les actes de la vie quotidienne de la personne fragilisée. Il faut rendre accessibles les sanitaires, la salle d’eau ou seulement la chambre à l’étage.Dans les cas les plus simples, il faut rapidement assurer le maintien à domicile, repas, courses, ménage. Dans d’autres, il faut assurer une continuité des soins avec des réponses parfois à l’incontinence.
Quand la désorientation, la dégradation des capacités physiques s’accroissent fortement, les familles sont bien souvent poussées à l’institutionnalisation de leur proche.
Sans être exhaustif, les types de problèmes à résoudre sont :
- Assurer le portage de repas,
- Trouver un service d’aide à domicile,
- Assurer une présence ou des contacts réguliers,
- Régler le suivi des animaux familiers,
- Obtenir les suivis d’un médecin et les rendez-vous avec les spécialistes,
- Trouver un service de soins infirmiers à domicile, des infirmières,
- Monter un dossier d’Apa,
- Effectuer des travaux à domicile accessibilité barres d’appuis etc.,
- Trouver une place en établissement spécialisé ou non,
- Gérer les comptes, les biens...
Des difficultés à obtenir des réponses partagées
Dans ces situations comment se prennent les décisions ? On peut d’entrée se féliciter des cas où tout le monde est d’accord et où tout fonctionne facilement. Mais dans la majorité des familles, un de ces problèmes surgit :- Refus du conjoint ou du parent d’accepter de l’aide adaptée,
- Difficulté pour un enfant de devenir en partie décideur pour ses parents,
- Désaccord entre ceux qui devraient agir,
- Problèmes financiers très lourds,
- Difficulté pour la personne fragilisée d’accepter sa situation allant jusqu’aux idées de suicide,
- Refus pour certains de la famille de voir la réalité et proposition de solutions non réaliste,
- Volonté de certains de proposer ou d’imposer de suite l’hébergement spécialisé sans tenir compte de l’attachement des personnes au logement, aux animaux familiers, au relationnel de quartier.
D’une manière générale, face à ce type de situation, la « famille » au sens large est souvent en plein désarroi et aucune solution ne fait l’unanimité. Pire, cela est souvent une occasion de faire remonter à la surface des conflits anciens et créer des situations dramatiques.
L’utilité d’une médiation
Dans l’urgence, dans le désarroi et souvent dans une situation conflictuelle, comment avancer vite et de manière cohérente ? Parfois, une personne dans le groupe familial a la capacité de fédérer les énergies et d’être mandatée par tous les autres, dans d’autres cas, il n’existe personne pour prendre les décisions et enfin, souvent, les décisions ne sont à priori pas admises par les bénéficiaires et ne font pas l’unanimité des décideurs (qui sont souvent les payeurs).Dans les cas de désaccord, on ne peut demander aux pouvoirs publics ou aux structures d’aide de trancher...mais plus grave, on ne peut les « obliger » à agir quand le refus vient du futur bénéficiaire s’il possède son libre arbitre.
Certaines fonctions peuvent faciliter un accord : le rôle des assistantes sociales est important mais on se trouve confronté à la limite des interventions des acteurs publics ou privés. Ces structures publiques ou privées ont pour mission :
- D’informer (Clic),
- De financer (conseil départemental),
- De déterminer un degré de dépendance (conseil départemental),
- De contrôler et de définir des droits (juge),
- D’effectuer des services (services à domicile),
- D’effectuer des soins (services de soins infirmiers à domicile).
Mais en aucun cas elles ne peuvent influencer des choix ou se mêler des conflits familiaux.
Une médiation suppose un médiateur qui soit reconnu et admis par tous les partenaires. Pour être ce dernier il lui faut:
- Etre d’une grande capacité d’écoute,
- Montrer sa neutralité,
- Connaître parfaitement les droits et obligations de chacun,
- Connaître la planète des services de soins et possibilités d’hébergement,
- Capable de trouver des synthèses dans l’intérêt de la personne dépendante où en voie de le devenir,
- Avoir des capacités techniques pour conseiller sur les adaptations de l’habitat ou au moins la capacité de négociation avec les professionnels.
Créer le métier de médiateur spécialisé
Si le besoin est bien reconnu, la fonction n’existe pas. Il faut donc la créer.Deux approches existent :
- Une création publique avec des critères bien précis et une vingtaine d’années pour voir les premiers postes exister. Et peut-être autant pour déterminer qui sera leur futur employeur.
- Une initiative privée qui est déjà en œuvre et objet de cette formation avec diverses collaborations et améliorations à obtenir.
La formation des médiateurs
Cette formation aura pour but de former des personnes à cette fonction de médiateur tout en leur permettant une insertion dans le monde des personnes âgées en termes d’emplois.Ces formations pourront être tournées soit vers le transfert en établissement, soit vers le maintien à domicile.
Qui prendra en charge leur rémunération ?
Il faudra trouver un statut à ce médiateur qui ne saurait être une profession libérale. Si on détermine qu’il est salarié, il faut trouver un employeur. Il ne pourra être employé au coup par coup par les aidants.
Par contre il peut être un service offert par des structures telle que les Clic, les Maia, les services à domicile ou les Ssiad. Sa mission ponctuelle sera payante mais éventuellement couverte par des aides.