Comprendre les fragilités
Prévenir le suicide des vieux pour prévenir le suicide des jeunes
Les actualités se suivent et se télescopent parfois de manière étonnante.
Après les chiffres alarmants de l'Observatoire du suicide, concernant notamment les personnes âgées, voici les recommandations du rapport Claeys et Leonetti sur la fin de vie. Et cette semaine, un médecin nous présente son mémoire sur le suicide des aidants dits naturels de personnes malades Alzheimer.
On ne le sait sûrement pas assez, mais prévenir le suicide des plus âgés permettrait aussi de prévenir celui des plus jeunes. Les travaux de Marguerite Charazac-Brunel, psychanalyste, ont montré l'impact négatif pour les jeunes générations du suicide d'un aïleul.
On continue de tergiverser quant aux moyens à attribuer à une véritable politique d'intégration des personnes les plus âgées dans notre société, avec des services de compensation du handicap dignes de ce nom, et ce jusqu'au bout de la vie (services de soins palliatifs insuffisants, formations des professionnels de santé insuffisantes).
Notre société âgiste se mobilise peu pour lutter contre le suicide des plus âgés. Se mobilisera-t-elle si le message finit par passer que les risques sont élevés pour les plus jeunes ?
Alors réfléchissons, comme on le fait à Montluçon, à la place que les vieilles personnes occupent parmi nous, aux aides que nous pouvons mettre en oeuvre avec elles, pour elles, mais aussi pour leurs aidants et leurs familles.
La prévention du suicide des jeunes passe aussi par une vieillesse, debout jusqu'au bout.
On sait que c'est possible (à Vallon en Sully 9 des 71 résidents sont centenaires). De nombreuses initiatives et labels existent, qui gagneraient à être connus, soutenus, dupliqués.
C'est un enjeu de santé publique, un enjeu de société.