Bien vieillir (prendre soin de soi)
Projet pour le grand âge : Défi ? ou déni ?
Vieillir jusqu'à des âges très avancés interroge. Pour quoi faire, pour qui, comment, avec quels moyens ? Quel sens a cette longévité ?
Chaque vieillesse est particulière, singulière, unique. Comme chaque individu, chaque citoyen.
Mais c'est la première fois dans l'histoire de l'humanité que quatre voire cinq générations cohabitent dans les quartiers, dans les villages. Avons-nous pris conscience de ce défi ?
Des initiatives individuelles ou collectives se multiplient.
A la résidence Vallis Auréa, Prix Vivre ensemble aujourd'hui en demain en 2011, la directrice rencontrée à l'occasion des 50 ans de l'AREPA, me raconte qu'elle "embauche" les résidents qui signent leur entrée en CDI, à partir de leurs "talents" : tricoteuses, jardiniers, soutiens scolaires... Une résidente a demandé un agenda à sa fille comme cadeau de Noël. Débordée !
A la Maison de l'amitié à Albi, premier établissement labélisé Humanitude, les bénévoles tiennent le bistrot chaque après-midi. Les recettes excédentaires financent des sorties.
Les résidences et habitats intermédiaires fleurissent comme une "troisième voie" entre le "tout" domicile qui parfois ne répond plus aux besoins, aux attentes, aux désirs, et peut devenir hostile et la maison de retraite médicalisée, à l'image encore très controversée.
"Vivez votre vie" est le slogan d'une résidence maintes fois labélisée en Hollande.
Un beau projet pour le grand âge.
Oui, mais comment bien accompagner le grand âge sans moyens dédiés, sans professionnels formés et compétents en nombre suffisant dans les services à domicile, dans les différents établissements d'accueil (résidences avec services, logements-foyers et EHPAD : établissements pour personnes âgées dépendantes) ?
Les représentants des retraités et des professionnels hurlent à la non utilisation des crédits votés vers l'aide à l'autonomie. La dernière contribution additionnelle d'aide à l'autonomie (CASA) n'est toujours pas fléchée vers les services à domicile pourtant exsangues, vers les EHPAD, les services de prévention car la loi d'adaptation de la société au vieillissement n'est pas votée.
Le nouveau plan pour les maladies neuro-dégénératives n'a pas de financements clairement fléchés...
Bref : la révolution de la longévité bat son plein mais nous sommes individuellement et collectivement dans un déni de réalité. Personne n'ose assumer clairement les choix face aux contraintes budgétaires. Et les politiques ont du mal à faire passer les arbitrages. Les "experts" captent peut-être un peu vite la parole des personnes directement concernées.
Un projet pour le grand âge ? Dépassons les dénis pour relever le défi !