Bien vieillir (prendre soin de soi)
Le plaisir de manger jusqu'au bout
A l'heure où le débat sur la fin de vie est relancé, où les sondages (forcément simplificateurs) montrent l'envie des français de rester "maîtres de leur fin de vie", nous organisions la demain dernière à Paris notre 7eme colloque sur les approches non médicamenteuses de la maladie d'Alzheimer. La question de la fin de la vie et de la fin de l'alimentation y ont été largement abordées.
Ce colloque a mis en valeur de nombreuses expériences de terrain conçues pour favoriser le plaisir de manger jusqu'au bout. On ne peut pas vivre sans manger, sans s'hydrater. Mais favoriser le plaisir de manger est un acte fort de non abandon des personnes âgées, fragilisées, malades, en fin de vie.
Les chiffres catastrophiques de la dénutrition des personnes âgées sont sidérants tant à domicile qu'en établissement. L'impact économique est réel (hospitalisations, alimentations artificielles). Mais les réglementations restent contraignantes (hygiène, sécurité), les moyens financiers serrés et les organisations collectives où les cultures soignantes demeurent parfois figées (horaires fixes des repas, prescriptions "à vie" de régimes ou de repas mixés après un accident ou une fausse route malheureusement pas réévaluées), sans oublier les tabous dont celui de la mort.
Des médecins, dentistes, orthophonistes, soignants, cuisiniers, dirigeants d'établissements et services à domicile sont venus nous montrer comment ils avaient pris à bras le corps cette question de l'alimentation des vieilles personnes jusqu'au bout de leur vie. Refusant tout sentiment d'impuissance, ils ont décidé qu'à coûts constants, il était encore possible d'agir !
A la maison de l'Amitié à Albi (1er label Humanitude), un self-service propose aux résidents, y compris les moins autonomes, de composer eux-mêmes leurs repas. Il faut être debout pour choisir un plat et porter soi même son plateau et cela favorise la verticalité. Depuis peu, un bistrot renforce la convivialité dans la maison. Sans moyens particuliers, il est tenu par des bénévoles, des proches, des familles. Et il sert de l'alcool, il a sa licence IV !
Dans le Val d'Oise, les EHPAD (Etablissements pour personnes âgées dépendantes) se sont associés pour permettre à des dentistes de former les équipes à l'hygiène bucco-dentaire des résidents.
Le groupe SOS Seniors a salué l'équipe de cuisine de l'EHPAD de Metz qui a su décliner un repas complet en textures mixées, jolies, appétissantes et mangeables à la main.
Au Havre, l'animatrice de la Villa Saint Nicolas a inventé une cuisine ambulante qui transporte les fumets de ses gateaux, de ses confitures partout dans les couloirs de la maison de retraite, y compris auprès des personnes en fin de vie.
Car jusqu'au bout de la vie, l'alimentation orale doit être privilégiée. Des bouchées enrichies disponibles à toutes heures, des plats à picorer, des chefs en toque dans les salles à manger, une vaisselle adaptée... valent mieux que les perfusions et une alimentation artificielle qui ne sont utiles que pour soulager un épisode court ou aigü (infection).
Quand la toute fin de vie arrive, avec la personne et ses proches, le prendre soin s'organise. On va privilégier les soins de confort, palliatifs. La gériatre nutritionniste, le Dr Cloarec-Blanchard du groupe Le Noble Age, a rappelé que les sensations de faim et de soif diminuaient fortement à la toute fin de vie, qu'un arrêt de l'alimentation et de l'hydratation permettaient aux personnes de partir doucement, sans douleur. Alors respect des directives anticipées si elles existent, pas d'acharnement mais soulagement par des soins adaptés (soins de bouche).
D'ici là, "pas de retraite pour la fourchette", halte aux régimes stricts au grand âge (après 75 ans notamment), a rappelé la nutritionniste Virginie Van Wymelbeke, reprenant les propos du Dr Monique Ferry, gériatre, spécialiste en nutrition.
Alors bon appétit !
Ce colloque a mis en valeur de nombreuses expériences de terrain conçues pour favoriser le plaisir de manger jusqu'au bout. On ne peut pas vivre sans manger, sans s'hydrater. Mais favoriser le plaisir de manger est un acte fort de non abandon des personnes âgées, fragilisées, malades, en fin de vie.
Les chiffres catastrophiques de la dénutrition des personnes âgées sont sidérants tant à domicile qu'en établissement. L'impact économique est réel (hospitalisations, alimentations artificielles). Mais les réglementations restent contraignantes (hygiène, sécurité), les moyens financiers serrés et les organisations collectives où les cultures soignantes demeurent parfois figées (horaires fixes des repas, prescriptions "à vie" de régimes ou de repas mixés après un accident ou une fausse route malheureusement pas réévaluées), sans oublier les tabous dont celui de la mort.
Des médecins, dentistes, orthophonistes, soignants, cuisiniers, dirigeants d'établissements et services à domicile sont venus nous montrer comment ils avaient pris à bras le corps cette question de l'alimentation des vieilles personnes jusqu'au bout de leur vie. Refusant tout sentiment d'impuissance, ils ont décidé qu'à coûts constants, il était encore possible d'agir !
A la maison de l'Amitié à Albi (1er label Humanitude), un self-service propose aux résidents, y compris les moins autonomes, de composer eux-mêmes leurs repas. Il faut être debout pour choisir un plat et porter soi même son plateau et cela favorise la verticalité. Depuis peu, un bistrot renforce la convivialité dans la maison. Sans moyens particuliers, il est tenu par des bénévoles, des proches, des familles. Et il sert de l'alcool, il a sa licence IV !
Dans le Val d'Oise, les EHPAD (Etablissements pour personnes âgées dépendantes) se sont associés pour permettre à des dentistes de former les équipes à l'hygiène bucco-dentaire des résidents.
Le groupe SOS Seniors a salué l'équipe de cuisine de l'EHPAD de Metz qui a su décliner un repas complet en textures mixées, jolies, appétissantes et mangeables à la main.
Au Havre, l'animatrice de la Villa Saint Nicolas a inventé une cuisine ambulante qui transporte les fumets de ses gateaux, de ses confitures partout dans les couloirs de la maison de retraite, y compris auprès des personnes en fin de vie.
Car jusqu'au bout de la vie, l'alimentation orale doit être privilégiée. Des bouchées enrichies disponibles à toutes heures, des plats à picorer, des chefs en toque dans les salles à manger, une vaisselle adaptée... valent mieux que les perfusions et une alimentation artificielle qui ne sont utiles que pour soulager un épisode court ou aigü (infection).
Quand la toute fin de vie arrive, avec la personne et ses proches, le prendre soin s'organise. On va privilégier les soins de confort, palliatifs. La gériatre nutritionniste, le Dr Cloarec-Blanchard du groupe Le Noble Age, a rappelé que les sensations de faim et de soif diminuaient fortement à la toute fin de vie, qu'un arrêt de l'alimentation et de l'hydratation permettaient aux personnes de partir doucement, sans douleur. Alors respect des directives anticipées si elles existent, pas d'acharnement mais soulagement par des soins adaptés (soins de bouche).
D'ici là, "pas de retraite pour la fourchette", halte aux régimes stricts au grand âge (après 75 ans notamment), a rappelé la nutritionniste Virginie Van Wymelbeke, reprenant les propos du Dr Monique Ferry, gériatre, spécialiste en nutrition.
Alors bon appétit !