Trouver son lieu de vie
Mauvaise image des maisons de retraite, et si on parlait ainsi des écoles ?
On le sait chez Agevillage : l'image des maisons de retraite a bien du mal à évoluer.
Une majorité de nos concitoyens continue d'avoir une image négative de ces lieux d'accueil : tarifs trop élevés (96 %), places disponibles insuffisantes (86 %).
Encore récemment, une enquête du Club Autonomie montrait que 8 parlementaires sur 10 avouaient ne pas vouloir entrer en maison de retraite. "L'Ehpad devient un contre modèle qui fait peur à tout le monde", explique Pascal Champvert de l'Ad-PA (Association des directeurs au service des personnes âgées).
Et si l'on échangeait le terme "maisons de retraite" en "écoles" ?
Comment réagirions-nous collectivement si nous pensions qu'une majorité d'écoles étaient potentiellement "maltraitantes" ?
Il est bien plus difficile de se projeter dans le grand âge que dans l'enfance. Les pièges de l'âgisme sont nombreux : compliqué d'admettre les limites du domicile, compliqué d'imaginer l'avenir quand la maladie, la mort se rapprochent... Même quand elles innovent (avec les technologies, les objets connectés comme Paro), les maisons de retraite continuent de faire peur.
"Surtout pas de vague" devient le mot d'ordre de ces structures qui sont pourtant souvent "le premier employeur de la ville".
Mais si l'on n'accepte pas les "vagues", si aucun regard extérieur ne vient évaluer, confronter le prendre soin, comme dans tout lieu collectif et humain, les risques de dérapage existent.
Les professionnels en sont conscients. Certains ont souhaité créer le Label Humanitude avec 5 principes et 300 critères qui "garantissent" la qualité du prendre soin. Un vrai message d'espoir en tous cas pour ces lieux de vie - lieux d'envies.
Avec un regard constructif, bienveillant et en apportant les moyens nécessaires (y compris des participations bénévoles aux activités, des conseils de la vie sociale), nous devrions collectivement être fiers de ces lieux de vie pour accompagner nos aînés tout en douceur, jusqu'au bout. Quitte à les faire évoluer en donnant son avis sur sa maison de retraite !
La question de l'accessibilité financière est un obstacle terrible à l'évolution de l'image de ces structures (2 200 euros par mois en moyenne). Le projet de loi d'adaptation de la société au vieillissement ne traitera pas à court terme de cet enjeu du "reste à charge". Les arbitrages politiques ne sont pas encore favorables.
Or il faut un taux d'encadrement minimum de ces structures, d'autant que les résidents accueillis sont de plus en plus malades et handicapés.
Mais il faut surtout un projet d'établissement ambitieux, clair, controlable.
Bref une véritable politique de prendre soin tant locale que nationale.
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