L'Académie nationale de médecine lance un cri d'alarme sur la perte d'autonomie
Réorganiser la santé autour de la prévention
Sans une coordination de tous les acteurs en vue de prévenir la perte d'autonomie, le système de santé court à sa perte, dit l'Académie de médecine.
« Pour la première fois en France depuis 4 décennies, les incapacités fonctionnelles de la vie quotidienne se sont aggravées pour les personnes âgées de 50 à 65 ans, surtout chez les femmes » écrit l’Académie de Médecine dans le communiqué qui présente le pré-rapport qu’elle a rendu public le 12 mai 2014.
« Pour la première fois en France depuis 4 décennies, les incapacités fonctionnelles de la vie quotidienne se sont aggravées pour les personnes âgées de 50 à 65 ans, surtout chez les femmes » écrit l’Académie de Médecine dans le communiqué qui présente le pré-rapport qu’elle a rendu public le 12 mai 2014.
Mais ce n’est pas tant la hausse du nombre de personnes en perte d’autonomie qui inquiète les médecins – « le nombre de personnes âgées dépendantes devrait augmenter d’un tiers entre 2010 et 2030 et doubler entre 2010 et 2060 » que l’ «explosion de la dépense publique» et l’incapacité du système de santé à absorber le choc.
Alors que la loi Autonomie n’est toujours pas officiellement inscrite au programme du conseil des ministres, qu’elle est dépourvue de financements sérieux, le texte de l’Académie de médecine fait l’effet d’un pavé dans la mare.
« Notre système de soins ne prend pas suffisamment ni assez précocement en compte le « cercle vicieux » de la fragilité » affirment les Académiciens. « C'est aux alentours de 50 ans que les premiers signes devraient être détectés et des mesures déjà prises pour éviter la fragilisation effective le plus souvent constatée après 65 ans".
Pour l’Académie, « la fragilité est potentiellement réversible. Une prise en charge précoce et adaptée (activité physique, conseils de nutrition, apports supplémentaires...) permet de renverser la tendance à la dépendance. Ce fait est démontré à ce jour par plus de 50 études, incluant un suivi de 2,5 à 30 années ».
Sans prévention, point de salut donc.
Les outils existent, mais le système est incapable de les utiliser, affirme l’Académie qui souhaite « anticiper la prise en charge gériatrique par une coordination de tous les acteurs » :
Les outils existent, mais le système est incapable de les utiliser, affirme l’Académie qui souhaite « anticiper la prise en charge gériatrique par une coordination de tous les acteurs » :
- des actions de repérage et de prévention devraient pouvoir être mises en place quand une personne demande l’APA,
- un questionnaire simple diffusé dans la population pour repérer les personnes fragiles, sur le modèle de celui diffusé dans la presse par le gérontopôle de Toulouse pourrait être généralisé
- une visite médicale au moment du passage à la retraite devrait rechercher ces signes de fragilité et insister sur les conseils d'hygiène de vie – arrêt du tabac, consommation modérée d'alcool, alimentation saine et maintien d'une activité physique régulière.
- cesser d’immobiliser les personnes âgées à l’hôpital car la station allongée prolongée les transforme en grabataires précoces
Sans réorganisation du système de santé en vue d’une prévention globale de la perte d’autonomie, ni le système de santé, ni son financement ne survivront prévient l’Académie.