Hôpital : pourquoi les vieux saturent les urgences
Pas de médecin en ehpad
Les urgences hospitalières sont saturées de patients inorganisés. La médecine de ville et la gestion des lits sont mises en cause dans une étude menée par la Drees.
Le nombre de patients qui se présentent aux urgences est passé de 5 millions à 18 millions par an en dix ans. Cette lame de fond qui sature les établissements hospitaliers et coûte cher à la Sécurité sociale a fait l’objet d’une recherche de la direction des études du ministère de la Santé (Drees).
L’enquête menée par la Drees sur la saturation des urgences hospitalières a couvert tout le territoire national et les établissements de toutes tailles, tant en zone rurale qu’en zone urbaine.
Les résultats confirment ce que l’on savait intuitivement à savoir qu'une bonne partie des patients qui affluent aux urgences devraient avoir un autre choix. "Une partie des patients ayant recours aux urgences auraient pu consulter un médecin généraliste ou un pédiatre en cabinet libéral en ville, s'ils avaient pu obtenir un rendez-vous rapidement, dans la journée ou le lendemain.", observe l'étude.
Les raisons pour lesquelles les personnes âgées sont de plus en plus nombreuses à se présenter aux portes des hôpitaux tiennent à un "manque d’anticipation" dans la prise en charge et au faible nombre de médecins dans les maisons de retraite. En Midi-Pyrénées, la proportion de patients âgés de 70 ans et plus dans les services d'urgences est passée de 13 % en 2001 à 18 % en 2011.
Dans les gros hôpitaux, le problème des personnes âgées est aggravé par la "faible disponibilité" des lits dans les autres services, ce qui conduit à prolonger le séjour des personnes âgées aux urgences en attendant qu'une place se libère. Les services de cardiologie, de pneumologie ou de cancerologie ne tiennent pas non plus à voir leurs lits encombrés de personnes âgées souffrant de polypathologies contre lesquelles ils ne sont pas armés.
Pour les enfants, "l'absence ou la quasi-absence de pédiatres installés en ville", est mise en avant dans certaines régions. "Si les gens viennent aux urgences, c'est qu'ils n'ont pas trouvé de solution ailleurs", confirme Jeannot Schmidt, président de la Société française de médecine d'urgence.
Le Haut conseil pour l'avenir de l'assurance maladie (HCAAM) a attiré l'attention des pouvoirs publics à plusieurs reprises dans le passé sur la "nécessité d’accélérer les changements nécessaires dans l’organisation des soins", notamment pour la prise en charge des pathologies les plus lourdes et sous ALD. Des économies de l'ordre de deux milliards d'euros pourraient être réalisées si une filière labellisée était instituée pour les personnes âgées et si des outils d'évaluation ad hoc étaient mis au point.
Le Haut conseil pour l'avenir de l'assurance maladie (HCAAM) a attiré l'attention des pouvoirs publics à plusieurs reprises dans le passé sur la "nécessité d’accélérer les changements nécessaires dans l’organisation des soins", notamment pour la prise en charge des pathologies les plus lourdes et sous ALD. Des économies de l'ordre de deux milliards d'euros pourraient être réalisées si une filière labellisée était instituée pour les personnes âgées et si des outils d'évaluation ad hoc étaient mis au point.