Etre aidant, être aidé
Pas de grande loi sans lobbying des retraités et des aidants
La concertation pour la loi de programmation de la société au vieillissement animée par l'infatigable ministre Michèle Delaunay se traduira par des décisions politiques sur le logement, la silver Economie, les aides à l'autonomie etc.
Sur ce dernier point, force est de constater que les arbitrages auront lieu a minima.
La Ministre ne pourra bénéficier, au mieux, à ce jour, que des crédits de la CASA : Contribution additionnelle de solidarité pour l'autonomie, soit 650 millions d'euros.
Elle avance alors des propositions d'amélioration qui restent bien minces comme cet acte 2 de l'APA, Allocation personnalisée d'autonomie (à peine 30 euros de plus par mois pour les plans d'aides en moyenne), de soutien aux aidants (500 euros par an pour les plus fragiles) ou un plan d'aides pour la réhabilitation des logements-foyers pour personnes autonomes.
Alors que l'urgence est palpable sur le terrain avec un reste à charge de plus de 1000 euros par mois, toutes aides déduites selon France Alzheimer, les discriminations liées à l'âge avant/après 60 ans, les plans d'aides et de soins différents pour une même situation de handicap selon les territoires vont perdurer.
Alors que des services à domicile ferment, que la convergence budgétaire oblige les établissements à resserrer encore leurs équipes aux effectifs tendus... la résignation parait dominer.
La concertation reste feutrée, sans réaction majeure face au manque de réponses politiques.
Après la CFDT retraités avec Agevillage, l'AD-PA avec la Fnar et le SNGC, la Branche de l'aide à domicile, le syndicat CGT Retraités lance une pétition sur les retraites et espère 400 000 signatures pour peser dans les futurs arbitrages.
Sans parler de crédits supplémentaires, la ministre reconnait les limites de la grille d'AGGIR pour définir les plans d'aides et de soin mais elle remet à plus tard le choix d'un référentiel d'évaluation multidimensionnel nécessaire à la juste dépense des maigres fonds publics.
Sans un lobbying resserré, mobilisateur, en faveur de l'aide à l'autonomie, il est clair que la loi Delaunay sera une loi de programmation, sans traduction majeure pour le quotidien des personnes âgées et leurs proches aidants.
A vous, à nous, de jouer !
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