Connaître vos droits
Savoir évaluer pour financer
La ministre des personnes âgées, Michèle Delaunay, planifie les groupes de travail pour sa future loi de programmation pour l'adaptation de la société au vieillissement.
Un premier volet traitera de la prévention, du parcours résidentiel (du domicile aux différentes formes d'hébergement, dont l'accueil tempraire), de l'urbanisme, mais aussi de la vie à domicile (avec les aides ad hoc à restructurer car l'actuelle Allocation personalisée d'autonomie (APA) arrive à bout de souffle, y compris financièrement). Voté en 2014, ce volet de la loi sera mis en oeuvre en 2015, financé notamment par la CASA (Contribution additionnelle pour la solidarité et l'autonomie).
Ce prélèvement est déjà acquitté par les retraités et à ce jour détourné de son objet au grand dam des fédérations professionnelles et des vieilles personnes prennent la parole sur Youtube.
Un second volet de la loi Delaunay s'attaquera à la vie en établissement et à ses financements.
Dans cette dynamique, les caisses de retraite des régimes généraux (CNAV, MSA, RSi) et complémentaires (Agirc-Arrco) ont souhaité mettre en commun les flux qu'elles consacrent à l'action sociale pour mieux accompagner les retraités, partout sur les territoires. Avec pour ligne de mire le "Bien vieillir", ils réfléchissent aux aides à l'adaptation de l'habitat, à l'évaluation de la fragilité, de l'aide à l'autonomie.
En effet, avant d'envisager tout nouveau financement, il faut revoir le processus d'accès aux aides et cela démarre par l'évaluation de la situation de la personne fragilisée. C'est le crédo du collectif "Une société pour tous les âges".
Alors que nos moyens financiers sont comptés, il n'est pas rare aujourd'hui qu'une personne "subisse" jusque huit évaluations à son domicile : pour percevoir l'APA , pour les prestations des caisses de retraite, des mutuelles, pour les services des CLIC, du réseau gérontologique ou de la Maia (malades Alzheimer), pour les services à domicile...
Evaluer, coordonner les aides et les services : cela demande un référentiel fiable, validé, national, opposable.
Cet outil qui n'existe pas encore (la grille Aggir est insuffisante), serait pourtant utile entre les mains de professionnels aguerris, compétents, formés, en nombre suffisant. C'est ce que rappelle l'Association nationale des coordinateurs de CLIC, qui démontre que de beaux parcours de santé peuvent être orchestrés si les acteurs professionnels, les financeurs et les politiques, s'en donnent la peine.
Et puis qu'évalue-t-on ? Les pertes, les manques, les besoins, les pathologies ?
Qu'en est-il de toutes ces compétences, capacités restantes que révèlent les différentes approches non médicamenteuses comme Humanitude, la musicothérapie (voir le très beau DVD : la mémoire qui chante... ne fait pas défaut) ?
Qu'en est-il de toutes ces personnes jugées "difficiles", grabataires, mais dont le prendre soin s'adoucit et qui revivent debout, avec des techniques adaptées, comme l'Humanitude ?
Militons, signons pour un vrai droit de compensation des situations de handicap que que soit l'âge.
Mais pas de réforme sans un nouveau référentiel d'évaluation national, validé, opposable.
C'est la priorité d'une future loi Autonomie pour attribuer les fonds publics à bon escient.
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