Action sociale des communes - La précarité, en augmentation, touche les familles en milieu rural et les personnes âgées dans les grandes villes
Comment réinventer la république pour faire société ?
Selon le 4ème baromètre de l’action sociale « Territoires, crise, précarité », les deux tiers des centres communaux (et intercommunaux d’action sociale) constatent une hausse de demandes d’aide. Les difficultés « quotidiennes » liées au paiement des factures sont le premier élément déclencheur des nouvelles demandes.
De même les deux tiers des répondants à l’enquête ressentent une dégradation de la situation socioéconomique des personnes retraitées qui s’adressent à eux.
Le paiement des factures d’énergie est le 1er motif déclencheur des nouvelles demandes d’aides pour la quasi totalité des CCAS. Sont citées ensuite les difficultés à payer les loyers mais aussi les services municipaux (cantine scolaire, accueils de loisirs…)
Les CCAS ruraux sont exposés à une forte progression des demandes alimentaires tandis que 34% estiment que les frais de santé constituent un poste de dépense que les ménage demandeurs renoncent à assumer.
Les publics précaires en augmentation sont les familles avec enfants en milieu rural, les personnes âgées dans les grandes villes, familles monoparentales sur l’ensemble du territoire.
La précarisation des personnes âgées qui s’adressent aux CCAS est une forte préoccupation des élus locaux en charge de l’action sociale.
- Plus de 60% des CCAS voient augmenter les demandes d’aides de personnes âgées isolées et/ou disposant de moins de 1100 € par mois.
- Près de la moitié des CCAS gestionnaires d’un service d’aide à domicile sont confrontés à des difficultés de paiement du reste à charge des bénéficiaires du service
- La progression des demandes d’aides financières concerne principalement les factures d’énergie et l’alimentation puis le logement et le remboursement de crédits.
Lors de la présentation de ces résultats au Conseil Economique Social et environnemental ce 19 septembre 2012, le président de l’UNCCAS, Patrick Kanner, a souligné les enjeux et les limites de l’action sociale publique de proximité en ces termes : « les élus locaux et leurs CCAS auront beau faire preuve de toujours plus de réactivité, de souplesse et d’innovation, ils ne pourront continuer à maintenir le lien social sur leur territoire que si des politiques nationales de prévention, d’accès aux droits et d’équité territoriale sont mises en œuvre au plus vite ».
Pour Jean-Paul Delevoye, Président du CESE, le besoin de proximité, d’affectivité, de reconstruction individuelle exige des maires qu’ils accompagnent les populations en demande et qu’ils deviennent « constructeurs d’espérance individuelle ». Face à l’explosion de la précarité et son cortège de sur-réaction par la violence explique t-il, car la nature a horreur du vide, la société toute entière devra répondre aux phénomènes de rupture pour éviter les circuits parallèles (drogues, sectes …).
Il importe de « laisser place aux initiatives locales qui respectent la dignité humaine ».