Personnes âgées: le gouvernement accusé de ne pas utiliser tous les crédits
Une accusation récurrente
Six fédérations du secteur des personnes âgées ont de nouveau accusé vendredi 13 avril, le gouvernement de ne pas dépenser tous les crédits alloués à la prise en charge des personnes âgées, une polémique récurrente depuis plusieurs années.
Les comptes de la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA), "font apparaître que près de 250 millions d'euros n'ont pas été distribués aux structures pour personnes âgées en 2011, sur un total de mesures nouvelles annoncées et votées d'environ 400 millions d'euros, soit près des 2/3 des engagements de l'Etat qui n'auront pas été tenus", expliquent dans un communiqué l'AD-PA, la Fehap, la Fnadepa, la Fnaqpa, le Synerpa et la Fédération hospitalière de France (FHF).
Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2011 prévoyait environ 400 millions d'euros de dépenses pour les personnes âgées (une somme à peu près identique a aussi été votée dans le PLFSS 2012).
Les comptes de la CNSA, créée après la canicule de 2003 pour gérer les crédits alloués aux personnes âgées, doivent être examinés mardi en Conseil d'aministration, précise le communiqué. Chaque année, le secteur accuse le gouvernement de ne pas utiliser ces crédits, au détriment du secteur.
Selon les fédérations, ce "décalage entre les discours et les actes de l'Etat" s'explique par le "gel de crédits, (des) mises en réserve, (un) coup d'arrêt dans la médicalisation des établissements". Elles demandent donc une "relance significative du processus de médicalisation des établissements" et un "moratoire sur toute reprise de crédits dans les structures existantes" due à la "convergence tarifaire" destinée à harmoniser les crédits alloués aux établissements.
Le ministère des Solidarités, qui n'avait pas réagi vendredi en fin d'après-midi, s'était déjà, les années précédentes, défendu de tout détournement de crédits, expliquant que la non-consommation de crédits pouvait s'expliquer par exemple par le décalage temporel entre la décision de créer une place en maison de retraite, son financement et son ouverture effective.