Aidants familiaux, malades Alzheimer jeunes : Nicole Poirier de Carpe Diem reste mobilisée
Vers des lieux de vie
Nicole Poirier, fondatrice de la "maison Carpe Diem", nous a fait le plaisir de venir nous voir à la rédaction d'Agevillage.com. Elle nous présente son actualité.
Former les aidants
Carpe Diem est un "centre de ressource Alzheimer". Elle va éditer des petites vidéos pour enseigner l'approche de Carpe Diem via un financement ministériel. Cet outil de formation sera principalement destiné aux aidants familiaux.
Nicole Poirier nous en parle en images
Imaginer la maison d'accueil de demain
Nicole Poirier se mobilise en France pour le projet d'Ama Diem : Aime le jour malgré la maladie d'Alzheimer. L'association accompagne, soutient tout particulièrement les malades jeunes qui doivent faire face aux questions de relations, travail, enfants jeunes, liens avec les banques, assurances...
Cette association est porté par Blandine Prévost, 39 ans, atteinte de cette maladie d'Alzheimer qui sait qu'un jour elle ne pourra plus rester à la maison.
Pour son mari, pour ses enfants, elle veut pouvoir aller vivre dans un lieu qui ne serait pas un EHPAD (Etablissement pour personne âgée dépendante) ou une unité psychiatrique, comme on lui propose aujourd'hui.
Avec les amis de Blandine, Nicole Poirier tente de convaincre les décideurs de sortir des normes, d'expérimenter "autre chose".
Ama Diem a pour premier projet de créer une structure d'accueil phare "une vraie maison, un lieu de vie où les malades se sentiront vivants". Ama Diem s'inspire de Carpe Diem et aussi de la communauté de l'Arche de Jean Vanier (accueil de personnes handicapées mentales).
'hébergement novateur de Ama Diem sera soutenu dans le cadre de la mesure 18 du Plan Alzheimer.
Cette structure "pilote" sera expérimentale pour "apprendre en marchant" (accueil de jour, permanent, accueil de différentes personnes qui adhèrent au projet, aux valeurs, sans limites d'âge, de degrés de la maladie).
"Je veux que ça marche même s'il est difficile de faire évoluer les mentalités" explique Nicole Poirier. Un exemple : Laurence Serfaty la productrice du DVD "Carpe Diem jusqu'au bout de la vie" tourne en ce moment le rêve de Blandine Prévost d'inventer sa maison de demain et "aucune chaîne de télévision n'a encore donné son feu vert, c'est décourageant parfois" estime Nicole Poirier.
Carpe Diem : 25 ans d'engagements d'évolutions et de blocages
Nicole Poirier est engagée depuis 25 ans dans accompagnement des personnes qui avancent en âge. Ce qui a évolué pour elle c'est compréhension des personnes malades, l'appropriation d'approches nouvelles (cf. maison Carpe Diem : véritable "maison", avec des personnels sans "blouse blanche", en lien avec les domiciles, où les personnes accueillies seront toujours en relation avec ses proches... cf.approches non-médicamenteuses).
Mais ces analyses, ces expériences ne se sont pas encore "imposées" aux établissements estime Nicole Poirier.
Il manque une réelle volonté politique, solide pour oser "prendre des risques, inventer, expérimenter, apprendre". "Ce serait pourtant un beau projet pour un politiques .
Pour que les structures évoluent, on sait explique Nicole Poirier que la direction "embarque dans le projet, dans la philosophie", les équipes doivent être accompagnées, et aussi une logique financière orientée sur les forces des personnes accueillies et non sur les pertes.
Aujourd'hui : "plus il y de pertes, plus c'est payant !" rappelle Nicole Poirier.
Or les personnes malades dont l'autonomie est maintenue, bougent, parlent, créent... il demandent plus de temps au personnel et des compétences particulières. Or aujourd'hui notre système de soin propulse les personnes âgés malade vers la perte d'autonomie. Plus ils sont "lourds, grabataires", mieux le service est doté.
L'analyse de Nicole Poirier avec son accent chantant et son énergie communicative.