Le député UMP Denis Jacquat penche pour un vrai 5ème risque
Denis Jacquat est député UMP de Moselle, particulièrement impliqué depuis de nombreuse année sur l'aide à l'autonomie. Rapporteur de la dernière loi sur les retraite, il est le co-président du Groupe d’études sur la Longévité. Il connait les enjeux, les acteurs, les réformes antérieures.
Il est à l'initiative des rencontres parlementaires sur la dépendance avec le sénateur Marini.
Les quatrièmes rencontres auront lieu le 11 mai à la Maison de la Chimie à Paris et auront pour titre "Financement de la dépendance : au coeur du nouveau contrat social ?".
Que pensez-vous des débats au sein des quatre groupes de travail lancés par Me Bachelot ?
Denis Jacquat : les réunions assez techniques sont d'un bon niveau, de bonne tenue. Je n'ai qu'un regret : la date choisie pour les réunions, à savoir le mercredi matin. En effet, comme d'autres parlementaires (Valérie Rosso Debord, Yves Bur), je dois aussi assister (présence obligatoire) à la Commission des affaires sociales à la même date. Le programme de travail se terminera de toute façon en juin.
Que va-t-il en sortir selon vous ?
Denis Jacquat : pour ma part, je veux des mesures et non des mesurettes. Les enjeux sont tels, qu'il ne faudra pas proposer de textes qui déçoivent.
Je comprends l'urgence de s'occuper des difficultés des co-financeurs actuels que sont les départements, mais il nous faudra aller dans le coeur de la réforme du système, en ne se centrant pas que sur les réponses aux personnes en grande difficultés (Gir 1 et 2), quitte à prendre le temps. Pour ma part, cela fait déjà 25 ans, que j'anime et participe à des débats sur ces questions.
La question du financement reste au centre des préoccupations
Denis Jacquat : c'est compréhensible mais pas suffisant. Je me réjouis de voir que mes collègues députés s'intéressent de plus en plus à cette question.
Leur principale motivation est le "reste à payer" qui pèse lourd pour nos concitoyens. L'idée d'une deuxième "journée de solidarité" est à étudier, mais elle ne rapportera pas plus de 2 milliards d'euros, et devra être assise sur tous et non uniquement les salariés.
Les produits "assurance dépendance", selon moi, ne pourront qu'être facultatifs et complémentaires à une prestation de base.
Dans ma famille politique, le crédo est de ne pas décider de nouvelles cotisations pour ne pas augmenter le coût du travail. Mais j'aime rappeler que dans ma région (Alsace, Moselle), notre régime local de Sécurité Sociale, de type Bismarckien, permet de décider de prélèvements complémentaires pour les salariés et non pour les employeurs. Ce régime indépendant est âprement défendu par la population. Il est excédentaire. C'est en France et ça marche !
Que pensez-vous des positions du manifeste "Pour un vrai cinquième risque"?
Denis Jacquat : en tant que parlementaire impliqué dans des groupes de travail, j'ai pour principe de ne signer aucun texte. En revanche,en tant que citoyen non élu de la société civile, je le signerai.
Je partage les principes comme le refus de la barrière d'âge (Déjà en 2001, j'ai milité pour que l'APA soit octroyée à partir de 60 ans et non 65).
Je refuse aussi le principe du recours sur succession. En 2001 encore, au moment de la loi APA, j'ai milité contre ce recours alors que ma famille politique, comme celle du PS (Parti socialiste) étaient partagées.
Les enjeux de l'aide à l'autonomie quel que soit l'âge des personnes concernées, devraient dépasser les clivages politiques, droite/gauche.
Mais je sais que quelle que soit la qualité du texte qui sera présenté par ce gouvernement, il ne sera pas bon !