Etre aidant, être aidé
Médiation familiale : conseils de professionnelles pour retrouver le dialogue
Résoudre les conflits par le dialogue
La crise sanitaire que nous traversons et les mesures restrictives qui l’accompagnent peuvent générer des incompréhensions, des tensions. Face aux difficultés pour voir son proche en établissement, aux doutes concernant la prise en charge de celui-ci, aux problèmes de communication… les relations avec les professionnels en maison de retraite ou les intervenants à domicile peuvent se dégrader et le dialogue se rompre. Option trop méconnue, la médiation familiale constitue pourtant une solution efficace pour désamorcer un conflit naissant ou déjà bien ancré. Eclairages d’Isabelle Maillard et Ariane Caneparo, médiateures professionnelles indépendantes.
“La médiation familiale consiste à accompagner les patients, les familles, les intervenants à domicile ou dans les établissements dans la résolution de leurs différends : un sentiment de mal-être, des refus de soins, un manque d’échanges avec la structure d’accueil ou l’environnement proche, on en parle d’abord individuellement, et seulement après j’organise une réunion” explique Isabelle Maillard.
“Je ne suis ni juge ni arbitre ou même psychologue” précise Isabelle Maillard avant de poursuivre, “à travers mon expertise, j’aide chacun à reprendre la main sur ses décisions dans la relation à soi et aux autres”.
La médiation familiale est un service professionnel et donc payant. Cependant, les tarifs d’une médiation sont réglementés et dépendent des revenus du bénéficiaire.
Le tarif par séance (entre 2 et 131 €) est déterminé par un barème national si le médiateur est conventionné, c’est-à-dire titulaire d’un diplôme d’État et travaille au sein d’une association de médiation familiale conventionnée.
Les médiateurs libéraux en revanche peuvent fixer leurs tarifs librement. Ils doivent les communiquer lors du premier contact.
Tout commence par le dialogue
Une fois contacté, le médiateur s’entretient individuellement avec les deux parties puis organise un rendez-vous collectif.
Un rendez-vous animé par le médiateur ; le but n’étant pas d’imposer un cadre mais plutôt d’accompagner les deux parties. Ce sont d’ailleurs elles qui définissent les conditions de ce rendez-vous souligne Ariane Caneparo.
Si la nature de leurs interventions n’a pas changé, face à la crise sanitaire et ses confinements successifs, les deux médiateures notent une augmentation des tensions.
Une crise génératrice de tensions
Outre les craintes liées à la contamination et l’épuisement psychologique, cette crise sanitaire s’accompagne de mesures parfois privatrices de libertés, notamment pour les plus âgés (visites, déplacements…).
Des privations nécessaires d’un point de vue sanitaire mais qui peuvent être source de désaccords, de tensions.
Si les demandes de médiation se font plus nombreuses depuis le début de la pandémie, les deux professionnelles constatent aussi une évolution de l’intensité des conflits, des états émotionnels plus aigus.
Cette dimension émotionnelle, pas considérée lors d’une procédure judiciaire, est ici au cœur de la démarche de médiation familiale.
Celle-ci ayant vocation à renouer avec le dialogue en abordant le sujet par la partie émotionnelle par le biais d’une tierce personne, indépendante, neutre et impartiale.
La médiation est un moyen efficace de réfléchir à la manière de s’entendre, de retrouver le dialogue. Isabelle Maillard et Ariane Caneparo, toutes deux membres de la Chambre professionnelle de la médiation et de la négociation (CPMN), ajoutent qu’il n’est jamais trop tard pour faire appel à la médiation familiale.
Une solution saine pour retrouver un peu de quiétude en ces temps troublés.
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