Etre aidant, être aidé
Confinement : les aidants transformés en professionnels
Retour sur une période particulièrement éprouvante pour les aidants à travers une enquête du collectif Je T’aide
Structures d’accueil fermées, difficultés pour trouver une aide à domicile, manque de personnel soignant disponible… les semaines de confinement ont radicalement modifié le quotidien des personnes fragiles et de leurs aidants. Quelques mois plus tard, le collectif Je T’aide a souhaité revenir sur cette période compliquée afin de mieux cerner les difficultés rencontrées par les aidants.
Menée par l’association Je t’aide et le bureau d’étude EmiCité, l’enquête “les aidant.e.s à l’épreuve du confinement” a interrogé près de 800 aidants afin de comprendre dans quelle mesure leur quotidien a été bouleversé entre le 17 mars et 11 mai 2020.
64 % d’entre eux déclarent avoir rencontré des difficultés pour assurer leur rôle d’aidant pendant le confinement.
S’improviser professionnel du soin
Période durant laquelle 56 % des interventions des aides à domicile ont été suspendues selon l’enquête et où les aidants ont été contraints de réinventer leur rôle afin de continuer à accompagner au mieux leur proche fragile.
Ainsi l’étude révèle que 55 % des aidants ont effectué pendant le confinement des actes habituellement réalisés par des professionnels. Plus de 40 % d’entre eux étaient des actes médicaux (retrait de cathéter, changement de pansement…).
Près de la moitié des aidants interrogés ont déclaré avoir eu le sentiment d’atteindre le niveau maximal de charge d’aide.
Ne plus revivre cette situation
Face à cette crise et dans l’éventualité d’une seconde vague, le collectif Je t’aide alerte, à travers cette enquête, sur le besoin de considération et de répit pour les aidants.
La France compte environ 11 millions d'aidants et une partie d’entre eux ont été victimes des dysfonctionnements du système de santé pendant le confinement.
Face à une situation sanitaire qui s’aggrave de nouveau, le collectif Je t’aide souhaite tirer les enseignements du confinement et réclame des mesures pour que le répit soit un droit pour tous les aidants :
- En développant les capacités d’accueil ;
- En systématisant l’information sur les structures et offres existantes ;
- En rendant le répit accessible sur le plan géographique (maillage territorial, proximité ou mobilité des services) ainsi que sur le plan financier (coûts modérés, reste à charge limité, voire très réduit pour les familles en situation de fragilité économique) ;
- En favorisant une bonne adéquation entre offres et besoins (court séjour, unité de vie protégée…) ;
- En diversifiant l’offre sur le territoire et en la rendant accessible par une démarche proactive d’information, d’orientation et d’aide aux démarches administratives pour les aidants ;
- En militant pour le baluchonnage (ou relayage) et les formats de répit innovants.
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