Bien vieillir (prendre soin de soi)
A lire : Mamie Luger, de Benoît Philippon
« Attendrissante, mais sacrément casse-couilles »
Irrévérencieuse, Berthe Savignol n’a pas sa langue dans sa poche. Il faut dire qu’à 102 ans, quand on a survécu à deux guerres mondiales et à la grippe espagnole, on ne s’embarrasse pas de politesse.
Mais si Berthe ressemble, de son propre aveu, à un « tas de ronces », un bouton de rose se cache à l’intérieur.Car si la centenaire se fait arrêter au petit matin par l’inspecteur Ventura – André, pas Lino – c’est pour avoir aidé deux jeunes tourtereaux en cavale, « les Bonnie et Clyde du Cantal » à prendre la tangente, et canardé accessoirement son notaire de voisin.
C’est durant un interrogatoire hors norme que Berthe va revenir sur une vie mouvementée, avec son franc-parler, ses saillies décapantes… et avouer le meurtre de quatre de ses cinq époux, d’un percepteur des impôts et d’un nazi durant la guerre.
Courageuse, féministe et audacieuse, Berthe ne s’est en effet jamais laissée faire, quitte à employer les grands moyens face à un mari violent ou une tentative de viol.
A moins que ces aveux, cette épopée hors du commun d’une femme émancipée à travers un siècle de violence ne soient qu’une distraction pour permettre à ses protégés de tracer la route ?
L’un ou l’autre, la vie de Berthe, la Mamie Luger, se déguste comme un bonbon, acidulé et réjouissant.
Mamie Luger
Benoît Philippon
Les Arènes
16 euros (broché)/7,90 euros (poche)